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AVANT-PROPOS - LIVRE I - LIVRE II - LIVRE III - LIVRE IV - LIVRE V - LIVRE XI - LIVRE XII - LIVRE XIII - LIVRE XIV - LIVRE XV

texte num�ris� et mis en page par Fran�ois-Dominique FOURNIER

Flavius Jos�phe

ANTIQUITES JUDA�QUES

 

LIVRE 3


Chapitre premier

Mo�se, ayant fait sortir le peuple d��gypte, le m�ne sur le mont Sina�, apr�s beaucoup de souffrances �prouv�es pendant le voyage.

1. Marche p�nible vers le Sina� - 2. Les eaux de Mar. � 3-4. Souffrances � �lim. - 5. Miracle des cailles. - 6. La manne. - 7. Le rocher de Raphidim.

1[1]. Lorsque, contre toute esp�rance, les h�breux eurent ainsi �t� sauv�s, ils furent de nouveau cruellement en peine, tandis qu'on les menait vers le mont Sina�. La contr�e �tait absolument d�serte, d�nu�e de toute production propre � leur subsistance et extr�mement pauvre en eau ; non seulement elle ne pouvait rien fournir aux hommes, mais elle n'�tait m�me pas capable de nourrir aucune esp�ce animale ; en effet, c'est une terre s�che, d'o� ne sort aucune humidit� propice � la v�g�tation. C'est par un tel pays qu'ils �taient contraints de cheminer, aucune autre route ne leur �tant ouverte. Des lieux ant�rieurement parcourus ils avaient emport� de l'eau, selon l'ordre de leur chef, et, quand cette eau fut �puis�e[2], ils essay�rent d'en retirer de puits. Ce fut un travail p�nible � cause de la duret� du sol ; mais ce qu'ils trouvaient �tait amer, non potable et, au surplus, en quantit� tr�s minime.
En marchant ainsi, ils arriv�rent aux approches du soir � Mar, localit� qu'ils appel�rent de ce nom � cause de la mauvaise qualit� de l'eau - en effet, l'amertume[3] se dit mar - ; et l�, �puis�s par cette marche ininterrompue et par le manque de nourriture � � ce moment ils n'en avaient plus du tout -, ils font halte. Un puits se trouvait l�, c'�tait une raison de plus pour y demeurer ; sans doute, il ne pouvait � lui seul suffire � une si grande arm�e, cependant c'�tait un l�ger encouragement pour eux de l'avoir trouv� dans de tels parages ; car ils avaient ou� dire � ceux qui allaient aux informations qu�ils n'en rencontreraient plus aucun en poursuivant leur route. Mais cette eau-l� �tait am�re, et non seulement les hommes ne pouvaient la boire, mais les b�tes de somme m�me ne la supportaient pas.

2. Mo�se, voyant leur d�couragement et l'inefficacit� des paroles en une telle circonstance, - car ce n'�tait pas une arm�e v�ritable, capable d'opposer � la contrainte de la n�cessit� la force virile ; l'�lan g�n�reux de leurs sentiments �tait enray� par la foule des enfants et des femmes, qui n'�taient pas de force � recevoir les enseignements de la raison -, Mo�se donc �tait dans le plus grand embarras, parce qu'il faisait siennes les souffrances de tous. En effet, on n'avait recours � personne qu'� lui ; tous l'adjuraient, les femmes pour leurs enfants, les maris pour leurs femmes, de ne pas se d�sint�resser d'eux, mais de leur procurer quelque moyen de salut. Il se met alors � supplier Dieu de d�barrasser l'eau du mauvais go�t qu'elle avait et de la rendre potable. Et comme Dieu consentit � lui faire cette faveur, ayant saisi l'extr�mit� d'un b�ton qui se trouvait sur le sol � ses pieds, il le fendit par le milieu[4], dans le sens de la longueur, puis, l'ayant jet� dans le puits, il persuada aux h�breux que Dieu avait pr�t� l'oreille � ses pri�res et avait promis de rendre l'eau telle qu'ils la d�siraient, pourvu qu'ils ex�cutassent ses ordres, non avec mollesse, mais avec ardeur. Ceux-ci demandant ce qu'il leur faudra faire pour que l'eau s'am�liore, il ordonne � ceux qui �taient dans la force de l'�ge de tirer l'eau du puits, en leur disant que ce qui resterait au fond, quand ils en auraient eu vid� la plus grande partie, serait potable. Ils se mirent � l��uvre, et l'eau travaill�e et purifi�e par leurs coups incessants[5] devient bient�t bonne � boire.

3[6]. Partis de l�, ils arrivent � Elis[7] ; de loin, cette localit� avait belle apparence, car elle �tait plant�e de palmiers, mais, quand on en fut pr�s, on se convainquit, au contraire, que c'�tait un m�chant lieu ; car ces palmiers, qui n'�taient pas plus de soixante-dix, croissaient p�niblement et demeuraient tout au ras du sol, faute d'eau, tout l'endroit �tant sablonneux. M�me des sources qui se trouvaient l�, au nombre de douze, il ne jaillissait pas assez d'eau pour les arroser ; et comme rien n'en pouvait sourdre ni s'�lever en l'air, elles ne donnaient que de rares filets de liquide et l'on creusait le sable sans rien rencontrer ; encore le peu d'eau qu'ils parvenaient � recueillir goutte � goutte se trouvait impropre � tout usage, tant il �tait trouble. Et les arbres �taient trop d�biles pour porter des fruits, faute d'eau pour leur donner de la vigueur et de l'�lan. Aussi incriminait-on le chef et l'accablait-on d'injures : ces mis�res, ces �preuves malheureuses, c'�tait par lui qu'on les endurait, disaient-ils. Ils en �taient � leur trenti�me jour[8] de marche ; les provisions qu'ils avaient emport�es �tait compl�tement �puis�es[9], et, comme ils ne trouvaient rien en route, ils d�sesp�raient compl�tement. Tout � la pens�e de leur malheur pr�sent, qui les emp�che de se souvenir des bienfaits qu'ils doivent � Dieu d'une part, � la vertu et � l�intelligence de Mo�se de l'autre, ils n'ont pour leur chef que de la col�re, et s'�lancent pour le lapider[10], comme s'il �tait le plus responsable de leur d�tresse actuelle.

4. Mais lui, devant cette foule ainsi surexcit�e et anim�e contre lui de sentiments violents, fort de l'appui de Dieu et de la conscience qu'il a d'avoir veill� sur ceux de sa race, s'avance au milieu d�eux tandis qu'ils vocif�rent et tiennent encore des pierres dans leurs mains ; avec son aspect si agr�able et son �loquence si persuasive pour la foule, il commence � apaiser leur col�re, les exhorte � ne pas oublier, sous l'impression des difficult�s actuelles, les bienfaits ant�rieurs, et � ne pas chasser de leurs pens�es, parce qu'ils souffrent pr�sentement, les gr�ces et les faveurs consid�rables et inesp�r�es qu'ils avaient re�ues de Dieu. Ils doivent compter qu'ils seront tir�s aussi des embarras actuels, gr�ce � la sollicitude divine, car, vraisemblablement, c'�tait pour �prouver leur vertu, pour savoir de quelle force d'�me ils �taient dou�s, quelle m�moire ils conservaient des services d�j� rendus, et s'ils n'y reporteraient point leur pens�e sous l'influence des maux actuels, que Dieu les accablait maintenant de ces tourments. Il leur reproche de ne savoir ni les endurer, ni se souvenir d'un heureux pass�, en faisant si peu de cas de Dieu et du dessein selon lequel ils ont quitt� l'�gypte, et en montrant tant d'humeur contre lui-m�me, serviteur de Dieu, lui qui ne leur a jamais menti, ni dans ses discours, ni dans les ordres qu'il leur a donn�s selon les instructions divines. Puis il leur �num�re tout, comment les �gyptiens ont �t� d�truits en voulant les retenir de force contre la volont� de Dieu, comment le m�me fleuve se changea pour ceux-l� en sang, de sorte qu'ils ne purent boire de ses eaux, tandis que pour eux-m�mes elles restaient potables et douces, comment, traversant la mer qui s'�cartait d'eux au loin en leur ouvrant un chemin tout nouveau, ils y trouv�rent le salut pour eux-m�mes, tandis qu'ils voyaient leurs ennemis p�rir ; comment, lorsqu'ils manquaient d'armes, Dieu leur en procura abondamment ; enfin il leur dit toutes les circonstances o�, quand ils paraissaient � deux doigts de leur perte, Dieu les avait sauv�s � l'improviste, quelle puissance �tait la sienne, qu'il ne fallait donc pas non plus d�sesp�rer maintenant de sa providence, mais patienter sans col�re, en songeant que le secours ne peut tarder, m�me s'il ne vient pas imm�diatement, avant toute �preuve f�cheuse, et consid�rer que ce n'est pas par indiff�rence que Dieu temporise, mais bien pour �prouver leur courage et leur amour de la libert�, � afin de savoir, dit-il, si, � l'occasion, vous pourriez supporter g�n�reusement pour elle la privation d'aliments et le manque d'eau, ou si vous pr�f�rez l'esclavage, comme les b�tes que leurs ma�tres domptent et nourrissent copieusement en vue des services qu'ils en attendent �. Il ajoute que, s'il craint quelque chose, ce n'est pas tant pour sa propre s�curit�, - car ce ne sera pas un malheur pour lui de mourir injustement -, que pour eux-m�mes ; il a peur qu'en lan�ant des pierres contre lui, ils n'aient l'air de m�priser Dieu.

5. Il les calme ainsi, arr�te leurs bras pr�ts � le lapider et les am�ne � se repentir de l'acte qu'ils allaient commettre : mais, ayant song� que cette agitation provoqu�e par la n�cessit� n'�tait pas d�raisonnable, il r�fl�chit qu'il devait aller supplier et invoquer Dieu, et, mont� sur un observatoire �lev�, il lui demande de procurer quelque secours au peuple et de l'arracher � sa d�tresse, - car c'�tait en lui que se trouvait leur salut et en nul autre -, et de pardonner au peuple ce qu'il venait de commettre sous l'empire de la n�cessit�, car la race des hommes est naturellement port�e � se plaindre et � r�criminer dans la mauvaise fortune. Dieu promet[11] de prendre soin d'eux et de leur fournir ces ressources tant souhait�es. Mo�se, ayant entendu cette r�ponse de Dieu, retourne aupr�s du peuple. Ceux-ci, en le voyant tout r�joui des promesses divines, passent de l'abattement � une humeur plus gaie, et lui, debout au milieu d'eux, dit qu'il vient leur apporter de la part de Dieu un secours contre les embarras pr�sents. Et, peu apr�s, une quantit� de cailles[12] (cette esp�ce d'oiseaux abonde, plus que toute autre, dans le golfe Arabique) traverse ce bras de mer et vient voler au-dessus d'eux ; et, fatigu�es de voler, habitu�es, d'ailleurs, plus que les autres oiseaux � raser la terre, elles viennent s'abattre sur les H�breux. Ceux-ci, les recueillant comme une nourriture pr�par�e par Dieu, soulagent leur faim. Et Mo�se adresse des actions de gr�ce � Dieu pour les avoir secourus si vite et comme il l'avait promis.

6[13]. Aussit�t apr�s ces premiers secours en vivres, Dieu leur en envoya une seconde fois. En effet, tandis que Mo�se �l�ve les mains en pri�re, une ros�e tombe � terre, et, comme elle adh�rait en se coagulant[14] � ses mains, Mo�se, soup�onnant que c'�tait l� un aliment envoy� par Dieu, la go�te, et, charm�, tandis que le peuple, dans son ignorance, la prend pour de la neige et l'attribue � l'�poque de l'ann�e o� l'on se trouvait[15], il leur apprend que cette ros�e descendue du ciel n'est pas ce qu'ils supposent, mais qu'elle est destin�e � les sauver et � les nourrir ; en la go�tant, ils s'en convaincraient. Ceux-ci, imitant leur chef, eurent plaisir � manger de cette substance[16], car elle tenait du miel par sa saveur douce et d�licieuse et ressemblait � cette esp�ce d'aromate nomm�e bdella[17] ; la grosseur �tait celle d'une graine de coriandre. Ils mirent � la r�colte une ardeur extr�me. Mais il leur �tait recommand� � tous �galement de n'en r�colter chaque jour qu'un assaron[18] (c'est le nom d'une mesure), cet aliment ne devant jamais leur faire d�faut ; c'�tait l� une pr�caution afin que les faibles ne fussent pas emp�ch�s d'en prendre par les forts, qui profiteraient de leur vigueur pour faire une r�colte plus copieuse. Ceux qui, n�anmoins, recueillaient plus que la mesure prescrite n'avaient aucun avantage pour la peine qu'ils se donnaient, car ils ne trouvaient rien de plus qu'un assaron ; et tout ce qu'on mettait de c�t� pour le jour suivant ne servait plus � rien : les vers et l'amertume l'ab�maient, tant cet aliment �tait divin et extraordinaire. Il rempla�ait pour ceux qui en mangeaient tous les autres aliments absents[19]. Et encore aujourd'hui[20] tout ce lieu est arros� d'une pluie semblable � celle que jadis, par faveur pour Mo�se, Dieu envoya pour leur servir de nourriture. Les H�breux appellent cet aliment manna[21], car le mot man est une interrogation dans notre langue et sert � demander : � Qu'est-ce que cela ?[22] � Ils ne firent donc que se r�jouir de cet envoi du ciel et ils us�rent de cette nourriture pendant quarante ans, tout le temps qu'ils furent dans le d�sert.

7[23]. Lorsque, partis de l�, ils arriv�rent � Raphidin[24], tourment�s par une soif extr�me, -car apr�s avoir dans les premiers jours rencontr� quelques sources, ils se trouvaient maintenant dans un pays absolument d�pourvu d'eau -, leur situation �tait p�nible et ils recommen�aient � s'irriter contre Mo�se. Mais lui, �chappant � grand peine aux transports de la foule, se met � prier Dieu, et lui demande, de m�me qu'il leur avait donn� � manger dans le besoin, de leur procurer aussi � boire, car c'en �tait fait de leur reconnaissance pour la nourriture qu'ils avaient re�ue, si la boisson leur faisait d�faut. Dieu ne diff�ra pas longtemps d'accorder cette faveur ; il promit � Mo�se de produire une source abondante qui jaillirait d'un endroit impr�vu. Et il lui commande de frapper de son b�ton la roche qui se trouvait l� devant leurs yeux ; c'�tait d'elle qu'ils recevraient en abondance tout ce qu'ils d�siraient ; il veillerait aussi � ce que l'eau leur appar�t sans peine ni travail. Mo�se, ayant re�u ces promesses de Dieu, revient aupr�s du peuple, qui �tait dans l'attente et tenait les regards fix�s sur lui ; car on l'avait d�j� aper�u qui descendait vivement de la colline. D�s qu'il arrive, il leur dit que Dieu voulait les d�livrer aussi de cette d�tresse et qu'il daignait m�me les sauver d'une fa�on inesp�r�e ; de la roche jaillirait pour eux un courant d'eau. Tandis que cette nouvelle les stup�fie � la pens�e d'�tre encore oblig�s, tout �puis�s qu'ils sont par la soif et le voyage, � tailler dans le rocher, Mo�se le frappe de son b�ton ; celui-ci s'entrouvrant, il s'en �chappe une eau abondante et parfaitement limpide. Eux sont frapp�s de l'�tranget� de ce spectacle et rien qu�� son aspect, leur soif se calme d�j� ; ils en boivent, et ce liquide leur parait agr�able et d�licieux et tel qu'un vrai pr�sent de Dieu. Ils en con�oivent aussi de l'admiration pour Mo�se, si fort en honneur aupr�s de Dieu et ils offrent des sacrifices pour remercier Dieu de la providence dont il les a entour�s. L'�crit[25] d�pos� dans le temple atteste que Dieu avait pr�dit � Mo�se qu'il ferait ainsi sortir de l'eau du rocher.

Chapitre II

Les Amal�cites et les peuples d�alentour, ayant fait la guerre aux H�breux, sont d�faits et perdent la plus grande partie de leur arm�e.

1. Pr�paratifs de guerre des Amal�cites. - 2. Mo�se encourage les H�breux effray�s. - 3. Il les pr�pare au combat. - 4. Victoire des H�breux ; butin consid�rable. � 5. F�tes en l�honneur de cette victoire et arriv�e au Sina�.

1[26]. Comme le renom des H�breux s'�tait d�j� fort r�pandu partout et qu'on parlait beaucoup d'eux, il advint que les gens du pays ne furent pas m�diocrement effray�s. S'envoyant mutuellement des d�putations, ils s'invitent � repousser et � tenter d'exterminer ces intrus. Les instigateurs de cette entreprise �taient les habitants de la Gobolitide et de P�tra[27], qui s'appellent Amal�cites ; c'�tait le plus belliqueux des peuples de ce pays. Leurs rois, par des messages adress�s des uns aux autres ainsi qu'aux peuples voisins, s'exhortent � faire la guerre aux H�breux[28] ; une arm�e d'�trangers, disaient-ils, qui s'�taient d�rob�s � la servitude des �gyptiens, s'installait pr�s  d'eux pour leur nuire : � On aurait tort de les m�priser ; c'est avant qu'ils se fortifient et que leurs ressources augmentent, et qu'ils commencent � nous attaquer, se sentant encourag�s en ne nous voyant opposer aucune r�sistance, qu'il est prudent et sage de les d�faire en les punissant de leur agression et de ce qu'ils y ont commis, et non lorsqu'ils auront mis la main sur nos villes et nos richesses. Ceux qui tentent de ruiner la puissance naissante de leurs ennemis font preuve de plus de sagacit� que ceux qui s�opposent � son accroissement apr�s qu'elle a d�j� progress� ; car ceux-ci semblent ne s'indigner que de l'exc�s de leurs avantages, mais ceux-l� ne leur laissent jamais prendre barre sur eux �. Apr�s ces avis adress�s aux peuplades voisines ainsi qu'entre soi, on d�cida d'entrer en lutte avec les H�breux.

2. Comme Mo�se ne s'attendait � aucune hostilit�, il �prouva de l'embarras et de l'inqui�tude devant cette attitude des gens du pays ; et, alors que ceux-ci �taient d�j� pr�ts au combat et qu'il fallait affronter le p�ril, la foule des H�breux se trouva dans une vive agitation ; manquant de tout, elle allait se battre avec des gens �quip�s de tout � merveille. Mo�se alors entreprend de les consoler, les exhorte � reprendre courage en se fiant au suffrage de Dieu ; �lev�s par lui � la libert�, ils triompheraient de ceux qui se disposaient � les attaquer pour la leur disputer. Ils devaient consid�rer leur arm�e comme assez nombreuse et pourvue d'armes, d'argent, de vivres, de tout ce dont la pr�sence enhardit l'homme qui va combattre, la seule assistance de Dieu leur donnait tout cela ; tandis que l'adversaire �tait peu nombreux, d�sarm�, faible, facile � vaincre m�me par de moins forts qu'eux, d�s que Dieu le voulait[29]. Ils savaient quel secours Dieu procurait, d'apr�s de nombreuses exp�riences, plus tragiques que la guerre ; car la guerre, on la fait contre des hommes ; mais les difficult�s o� ils s'�taient trouv�s devant la faim et la soif, devant les montagnes et la mer quand ils ne savaient par o� fuir, c'�tait gr�ce � la seule bienveillance divine qu'ils les avaient surmont�es. Il les invitait aujourd'hui � montrer la plus grande ardeur, car ils auraient de tout en abondance s'ils triomphaient de leurs ennemis.

3[30]. C'est par ces discours que Mo�se rendait courage � la foule, et, appelant les chefs de tribu et les magistrats s�par�ment et tous ensemble, il engageait les plus jeunes � ob�ir aux plus anciens et ces derniers � �couter leur g�n�ral. Ceux-ci, dont les �mes s'exaltaient en vue du danger, et qui, pr�ts pour la terrible affaire, esp�raient qu�un moment viendrait o� l'on serait d�livr� de ces maux, priaient Mo�se de les conduire sur l'heure et sans retard contre leurs ennemis, tout d�lai pouvant arr�ter leur ardeur. Mo�se, apr�s avoir choisi dans la foule tous ceux qui pouvaient se battre, met � leur t�te Josu� (J�so�s)[31], fils de Noun (Nav�chos), de la tribu d'�phra�m, un homme tr�s courageux, qui supportait vaillamment les fatigues, qui savait fort bien r�fl�chir et parler, honorait Dieu d'une pi�t� singuli�re que Mo�se lui avait enseign�e, et poss�dait l'estime des H�breux. Il rangea quelques hommes arm�s autour de l'eau pour la garde des enfants et des femmes et de l'ensemble du camp. Ils pass�rent toute la nuit en pr�paratifs, � r�parer les armes endommag�es, le regard tendu vers leur chef, tout pr�ts � s'�lancer au combat quand Mo�se leur en donnerait le signal. Mo�se aussi passe la nuit � enseigner � Josu� comment il rangera l'arm�e en bataille. Quand le jour commence � para�tre, il exhorte � nouveau Josu� � ne pas se montrer dans l'action inf�rieur aux esp�rances fond�es sur lui et � s'acqu�rir dans son commandement la consid�ration de ses troupes pour ses exploits, il exhorte encore, chacun � part, les plus notables d'entre les H�breux, et bient�t il donne l'�lan � toute la foule r�unie sous les armes. Lui-m�me, apr�s avoir anim� l'arm�e par ses paroles et tout ce travail pr�paratoire, se retire sur la montagne en confiant l'arm�e � Dieu et � Josu�.

4. Les adversaires en viennent aux mains, le combat s'engage avec acharnement et l'on s'anime les uns les autres. Tout le temps que Mo�se tient les bras lev�s en l'air, les Amal�cites faiblissent devant les H�breux. Mais Mo�se, ne pouvant supporter la fatigue de cette tension des bras, et constatant que chaque fois qu'il les laissait retomber, r�guli�rement les siens se trouvaient avoir le dessous, il ordonne � son fr�re Aaron et au mari de sa s�ur Mariamme, Our(os)[32], de se tenir de chaque c�t� de lui pour soutenir ses mains et ne pas le laisser se fatiguer dans son intervention tut�laire. Cela fait, les H�breux remportent une victoire �crasante sur les Amal�cites. Et ceux-ci eussent tous p�ri, si la nuit survenant n'e�t arr�t� le carnage. C'�tait une tr�s belle victoire et tr�s opportune que remport�rent l� nos anc�tres, car ils triomph�rent de ceux qui s'�taient jet�s sur eux et ils effray�rent les peuples voisins tout en se procurant de nombreuses et magnifiques richesses pour prix de leurs efforts. S'�tant empar�s, en effet, du camp des ennemis, ils acquirent des ressources consid�rables tant pour l'usage public que pour leur usage particulier, eux qui pr�c�demment avaient manqu� m�me du n�cessaire. Et ce leur fut, non seulement pour le pr�sent, mais encore pour l'avenir, une source de bienfaits que le succ�s de ce combat car ils n'asservirent pas seulement la personne de leurs assaillants, mais aussi leur moral ; et pour tous les peuples voisins, apr�s la d�faite de ces premiers adversaires, ils devinrent redoutables. En m�me temps, ils s'empar�rent d'une grande quantit� de richesses. Car beaucoup d'argent et d'or fut saisi dans le camp, ainsi que des vases d'airain qui servaient pour les repas, profusion aussi d'or et d'argent monnay�s[33], puis tous les tissus et les ornements servant aux armures, d'autres objets de parure et d'�quipement, un butin vari� de b�tes de somme et tout ce qui suit habituellement une arm�e en campagne[34]. Les H�breux con�urent une haute id�e de leur propre valeur et leur vertu se retrempa ; d�sormais ils ne recul�rent devant aucun effort, estimant que par l'effort tout peut se conqu�rir.

5. C'est ainsi que se termina cette lutte. Le lendemain, Mo�se fit d�pouiller les cadavres des ennemis et r�unir les armures laiss�es par les fuyards ; il distribua des r�compenses aux vaillants et fit l'�loge de leur chef Josu�, dont les exploits �taient attest�s par l'arm�e tout enti�re. Chez les H�breux personne n'avait p�ri, mais les ennemis avaient eu tant de morts qu'on ne pouvait m�me les compter. Apr�s avoir offert des sacrifices d'actions de gr�ce, il �rige un autel et appelle Dieu du nom de Donneur de victoire[35] et il pr�dit que les Amal�cites p�riraient d'une ruine compl�te, que nul d'entre eux ne survivrait, parce qu'ils s'�taient jet�s sur les H�breux, alors qu'ils se trouvaient dans un pays d�sert, en pleine d�tresse ; puis il restaura l'arm�e par des festins.
Tel fut leur premier engagement, livr� apr�s leur sortie d'�gypte contre d'audacieux agresseurs. Apr�s qu'ils eurent c�l�br� la f�te en l'honneur de leur victoire, Mo�se, ayant attendu quelques jours, emmena, apr�s ce combat, les H�breux rang�s en bon ordre. D�j� beaucoup d'entre eux �taient arm�s. Avan�ant par petites �tapes, le troisi�me mois apr�s la sortie d'�gypte, il arrive au mont Sina�[36], o� s'�taient pass�s le miracle du buisson et ses autres visions que nous avons d�j� rapport�s.

Chapitre III

J�thro, son beau-p�re, �tant venu le rejoindre au Sina�, Mo�se le re�oit avec joie.

1[37]. Ragou�l[38], son beau-p�re, instruit de ses succ�s, s'en vient joyeusement � sa rencontre et fait bon accueil � Mo�se, � Sapphora[39] et � leurs enfants. Mo�se se r�jouit de l'arriv�e de son beau-p�re et, apr�s avoir offert un sacrifice, il donne un festin[40] au peuple non loin du buisson qui avait �chapp� � la combustion du feu. Tout le peuple, rang� par familles, prenait part au festin ; Aaron et les siens, s'�tant adjoint Ragou�l, chantaient des hymnes � Dieu, auteur et dispensateur de leur salut et de leur libert�. Ils c�l�braient aussi leur g�n�ral, dont le m�rite avait tout fait r�ussir � souhait. Et Ragou�l se r�pandit en �loges � l'adresse du peuple pour la reconnaissance que celui-ci t�moignait � Mo�se et il admira, d'autre part, Mo�se pour l'ardeur virile qu'il avait mise � sauver les siens.

Chapitre IV

J�thro lui sugg�re de diviser son peuple, qui n��tait pas encore organis�, au moyen de chefs de 1 000 et de chefs de 100, et Mo�se fait tout cela, selon le conseil de son beau-p�re.

1. Conseils de Ragou�l � Mo�se. - 2. Mo�se s'y conforme.

1. Le lendemain, Ragou�l aper�oit Mo�se au milieu du tumulte des affaires ; il tranchait, en effet, les diff�rends de tous ceux qui le lui demandaient, car tous venaient � lui, pensant que le seul moyen d'obtenir justice, c'�tait de l'avoir, lui, pour arbitre ; et aux vaincus m�mes la d�faite semblait l�g�re, persuad�s qu'elle �tait due � la justice et non � la cupidit�. Sur le moment, Ragou�l garde le silence, ne voulant emp�cher personne d'avoir recours aux talents du chef, mais, une fois le tumulte apais�, il le prend � part, et, demeur� seul avec lui, il lui enseigne ce qu'il doit faire. Il lui conseille de laisser � d'autres le tracas des petites affaires et de garder toute sa vigilance pour les plus importantes et pour le salut du peuple ; pour ce qui �tait de juger, d'autres H�breux s'en trouveraient capables ; mais, quant � veiller � la s�curit� de tant de myriades d'hommes, nul autre ne le pourrait qu'un Mo�se. � Ainsi conscient de ton m�rite, dit-il, et du r�le que tu as jou� en concourant avec Dieu au salut du peuple, laisse � d'autres le soin d'arbitrer les contestations : toi, consacre-toi sans cesse au seul culte de Dieu en cherchant les moyens de tirer le peuple de son d�nuement actuel. Suivant mes avis sur les affaires humaines, tu d�nombreras l'arm�e soigneusement et tu la diviseras par groupes de dix mille hommes[41], auxquels tu d�signeras des chefs choisis, puis par groupes de mille. Ensuite tu les diviseras en groupes de cinq cents, puis de cent, puis de cinquante[42]... Ces groupes auront des chefs qui tiendront leur titre du nombre d'hommes qu'ils commanderont ; ils seront reconnus partout le peuple pour des gens de bien et des hommes justes, et conna�tront des diff�rends des gens de leur groupe. Pour les affaires plus importantes, ils en r�f�reront, au sujet de la d�cision � prendre, aux magistrats plus �lev�s ; et, si � ceux-ci �galement les difficult�s de l'affaire �chappent, c'est � toi qu'ils la renverront. Il en r�sultera ainsi deux choses : les H�breux obtiendront justice, et toi, par ton commerce assidu avec Dieu, tu le rendras plus propice � l'arm�e �.

2[43]. Ragou�l l'ayant ainsi exhort�, Mo�se accepte avec plaisir ses avis et fait tout conform�ment � son plan, sans dissimuler l'origine d'une telle mesure et sans s�en approprier le m�rite, mais en d�signant clairement l'inventeur au peuple. M�me il a inscrit dans les livres le nom de Ragou�l comme l'inventeur de ladite organisation, estimant qu'on fait bien de rendre un fid�le t�moignage au m�rite[44], quelque gloire que puissent rapporter � celui qui les enregistre � son compte les inventions d'autrui ; c'est ainsi qu'on peut conna�tre jusqu'en ce trait les vertus de Mo�se.
Mais nous aurons d'excellentes occasions de parler de ces vertus dans d'autres passages de notre ouvrage.

Chapitre V

Mo�se, �tant mont� sur le mont Sina� et ayant re�u de Dieu les lois, les transmet aux H�breux

1. Mo�se monte au Sina�. - 2. Orage miraculeux sur la montagne. - 3. Discours de Mo�se aux H�breux. - 4. Transmission des dix commandements. - 5. Leur sens. - 6. Les H�breux demandent des lois. - 7. Mo�se remonte au Sina� ; son absence inqui�te les H�breux. - 8. Il revient avec les Tables de la loi.

1[45]. Mo�se, ayant convoqu� le peuple, leur dit qu'il partait, lui, vers le mont Sina� pour s'entretenir avec Dieu et qu'apr�s avoir re�u de lui un oracle[46], il reviendrait le leur apporter ; quant � eux, il leur commanda de transf�rer leur campement pr�s de la montagne, par pr�f�rence pour le voisinage de Dieu. Cela dit, il monte au Sina�, qui �tait la montagne la plus haute de ces parages et dont les dimensions �taient si extraordinaires et les escarpements si abrupts que, non seulement elle �tait impossible � gravir, mais qu�on ne pouvait m�me la contempler sans se fatiguer le regard, d'autant plus que ce qu�on disait du s�jour de Dieu la rendait redoutable et inaccessible. Cependant les H�breux, conform�ment aux instructions de Mo�se, changent leur camp de place et viennent occuper le pied de la montagne, s'exaltant � la pens�e que Mo�se reviendrait d'aupr�s de Dieu avec l'annonce de ces biens qu'il leur avait fait esp�rer. Tous en f�tes, ils attendent leur chef, observant toute puret� en g�n�ral et, en particulier, s'abstenant du commerce des femmes durant trois jours, comme il le leur avait prescrit, et priant Dieu qu'apr�s un accueil favorable, il donne � Mo�se un pr�sent qui les fasse vivre heureux. Ils font aussi des repas plus somptueux et mettent un soin particulier � se parer en m�me temps que leurs femmes et leurs enfants.

2[47]. Ils passent ainsi deux jours en festins. Le troisi�me avant le lever du soleil, une nue se pose sur tout le camp des H�breux, qui n'avaient jamais vu encore pareil ph�nom�ne, et environne l'emplacement o� ils avaient �tabli leurs tentes. Et, tandis que le reste du ciel restait serein, des vents imp�tueux, amenant des pluies violentes, font rage, des �clairs terrifient les regards, et la foudre qui s'abat atteste la pr�sence d'un Dieu propice aux v�ux de Mo�se. Au sujet de ces �v�nements chacun de mes lecteurs peut penser ce qu'il voudra ; quant � moi, je suis oblig� d'en faire un r�cit conforme � ce qui est consign� dans les saints Livres. Pour ce qui est des h�breux, ce qu'ils virent et le fracas qui frappait leurs oreilles les mit dans une vive agitation, car ils n'y �taient pas accoutum�s et la rumeur qui courait au sujet de cette montagne, qui passait pour le s�jour de Dieu, frappait singuli�rement leur imagination. Ils se tenaient contre leurs tentes, mornes, croyant que Mo�se avait p�ri victime de la col�re de Dieu, et s'attendant pour leur part au m�me sort.

3[48]. Tel �tait leur �tat d'esprit quand appara�t Mo�se, rayonnant et plein de hautes pens�es. Sa vue les d�livre d'inqui�tude et leur fait concevoir pour l'avenir de meilleures esp�rances ; l'air redevint serein et pur des r�centes perturbations, quand Mo�se arriva. La-dessus, il convoque le peuple en assembl�e pour entendre ce que Dieu lui a dit. D�s qu'ils sont r�unis, il se place sur une hauteur, d'o� tous pouvaient l'entendre, et dit[49] : � H�breux, Dieu, comme nagu�re, m'a accueilli avec bont� et, pour vous prescrire des r�gles de vie heureuse et un gouvernement ordonn�, il va para�tre lui m�me dans le camp. C'est pourquoi, par �gard pour lui et tout ce qu'il a d�j� fait pour vous, ne m�prisez pas ce que je vais dire en me consid�rant, moi qui vous parle, ou sous pr�texte que c'est une bouche humaine qui vous le transmet. Car, si vous consid�rez l'excellence de mes paroles, vous reconna�trez la grandeur de celui qui l'a con�u et qui, dans votre int�r�t, n'a pas d�daign� de me les confier. Ce n'est pas Mo�se, fils d'Amaram et de Jocabed, c'est celui qui a contraint le Nil � rouler en votre faveur des flots sanglants et dompt� par toutes sortes de fl�aux l'orgueil des �gyptiens, celui qui, � travers la mer, vous a ouvert un chemin, celui qui a fait descendre une nourriture du ciel quand vous �tiez dans le besoin, celui qui a fait jaillir du rocher l'eau qui vous manquait, celui gr�ce � qui Adam re�ut les produits de la terre et de la mer, gr�ce � qui No� �chappa au d�luge, gr�ce � qui Abram, notre anc�tre, cessant d'errer, s'�tablit dans la Chanan�e, celui qui a fait na�tre Isac de parents d'�g�s, qui orna Jacob des vertus de douze fils, gr�ce � qui Joseph gouverna la puissance des �gyptiens, c'est celui-l� qui vous favorise de ses commandements en se servant de moi comme interpr�te. Qu'ils aient toute votre v�n�ration ; soyez-en plus jaloux que de vos enfants et de vos femmes. Vous aurez une vie de f�licit� si vous les suivez ; vous jouirez d'un pays fertile, d'une mer � l'abri des orages, et vos enfants na�tront d'une fa�on normale et vous serez redoutables � vos ennemis. Car, admis � la contemplation de Dieu, il m'a �t� donn� d'entendre sa voix immortelle, tant il prend souci de votre race et de sa conservation ! �

4[50]. Apr�s ces paroles, il fait avancer le peuple avec les femmes et les enfants, pour entendre Dieu leur parler de leurs devoirs, afin que la vertu de ces paroles ne f�t pas alt�r�e par le langage humain, qui les e�t affaiblies en les transmettant � leur connaissance. Tous entendent une voix venue d'en haut, elle leur parvient � tous, de mani�re qu'ils ne perdent aucune de ces dix paroles que Mo�se a laiss�es �crites sur les deux tables. Ces paroles, il ne nous est plus permis[51] de les dire explicitement, en toutes lettres, mais nous en indiquerons le sens.

5. La premi�re parole nous enseigne que Dieu est Un, qu'il ne faut v�n�rer que lui seul[52]. La deuxi�me nous commande de ne faire aucune image d'animal[53] pour l'adorer, la troisi�me de ne pas invoquer Dieu en vain, la quatri�me d'observer chaque septi�me jour en nous abstenant de tout travail, la cinqui�me d'honorer nos parents, la sixi�me de nous garder du meurtre, la septi�me de ne point commettre d'adult�re, la huiti�me de ne point voler, la neuvi�me de ne pas rendre de faux t�moignages, la dixi�me de ne rien convoiter qui appartienne � autrui.

6[54]. Et le peuple, apr�s avoir entendu Dieu lui-m�me leur dire ce que Mo�se avait annonc�, se r�jouit de ces paroles et l'assembl�e fut dissoute. Les jours suivants, venant � maintes reprises vers la tente de Mo�se, ils le pri�rent de leur procurer aussi des lois de la part de Dieu. Mo�se �tablit ces lois et il leur indiqua ult�rieurement d'une fa�on compl�te comment on devait les pratiquer : j'en ferai mention en temps opportun. Mais, pour la majeure partie de ces lois, je les remets � un autre livre, car j'en ferai l'objet d'une exposition sp�ciale[55].

7[56]. Les choses en �taient l�, quand Mo�se gravit de nouveau le mont Sina�, apr�s en avoir averti les H�breux. C'est sous leurs yeux qu'il effectua son ascension, mais, comme le temps passait - il y avait quarante jours qu'il s'�tait s�par� d'eux -, la crainte saisit les H�breux qu'il ne f�t arriv� malheur � Mo�se, et, entre toutes les infortunes qui les avaient atteints, rien ne les chagrinait comme de penser que Mo�se avait p�ri. Il y avait contestation parmi les hommes : les uns disaient qu'il �tait tomb� victime des b�tes fauves, - c'�taient principalement les gens dont les dispositions lui �taient hostiles qui �mettaient cette opinion -, les autres disaient que la divinit� l'avait retir� � elle. Mais les gens sens�s, qui n'avaient de pr�f�rence personnelle pour aucun de ces deux avis, qui pensaient que mourir sous la dent des b�tes �tait un accident humain et qui estimaient vraisemblable aussi que, gr�ce � la vertu dont il �tait orn�, il e�t �t� transport� par Dieu aupr�s de lui, trouvaient dans ces pens�es la qui�tude. Pourtant, en songeant qu'ils �taient priv�s d'un patron et d'un protecteur tel qu'ils ne pourraient en trouver de semblable, ils ne cessaient de s'affliger extr�mement, et ni l'attente o� ils �taient de quelque bonne nouvelle � son sujet ne les autorisait � prendre le deuil, ni ils ne pouvaient s'emp�cher de pleurer et de montrer de l'abattement. Quant � lever le camp, ils n'osaient, Mo�se leur ayant prescrit de l'attendre l�.

8[57]. Lorsque quarante jours furent �coul�s et autant de nuits, Mo�se revint sans avoir go�t� d'aucun aliment[58] de ceux qui sont en usage parmi les hommes. Son apparition remplit l'arm�e de joie ; il leur d�voila la sollicitude que Dieu t�moignait � leur �gard, disant qu'il lui avait montr� pendant ces jours comment ils devraient s'administrer pour vivre heureux, et que Dieu voulait qu'on lui f�t un tabernacle[59] o� il descendrait quand il viendrait aupr�s d'eux, � afin que, dit-il, dans nos d�placements nous l'emportions avec nous et qu'il ne nous soit plus n�cessaire de monter au Sina�, mais que Dieu lui-m�me, fr�quentant ce tabernacle, soit pr�sent � nos pri�res. Ce tabernacle se fera dans les dimensions et avec l'am�nagement qu'il a lui-m�me indiqu�s et vous vous mettrez � ce travail activement �. Cela dit, il leur montre deux tables[60] o� se trouvaient grav�es les dix paroles, cinq sur chacune d'elles[61]. EL l'�criture �tait de la main de Dieu[62].

Chapitre VI

Du tabernacle que Mo�se �difia dans le d�sert en l�honneur de Dieu, pour servir de temple.

I. Les mat�riaux du tabernacle. - 2. Description de l'atrium (parvis). - 3. Le tabernacle proprement dit - 4. Son am�nagement int�rieur. - 5. L'arche. - 6. La table. - 7. Le cand�labre. - 8. Les deux autels.

1[63]. Joyeux de ce qu'ils avaient vu et de ce qu'ils avaient ou� dire � leur chef, ils ne se lass�rent pas de d�ployer tout le z�le dont ils �taient capables. Ils apportent de l'argent, de l'or et du cuivre, des bois de la nature la plus pr�cieuse et qui n'avaient rien � craindre de la putr�faction[64], du poil de ch�vre, et des peaux de moutons, les unes teintes en violet d'hyacinthe, les autres en �carlate ; d'autres offraient l'�clat de la pourpre ; d'autres avaient la couleur blanche. Ils apportent aussi des laines teintes de ces m�mes couleurs, de fin lin byssus, avec des pierres encastr�es dans leurs tissus, de celles que les hommes ench�ssent dans l'or et qui leur servent de parure de prix, enfin une quantit� d'aromates. C'est avec ces mat�riaux que Mo�se construisit le tabernacle, qui ne diff�rait en rien d'un temple portatif et ambulant. Tous ces objets ayant �t� rassembl�s avec empressement, chacun ayant fait ce qu'il pouvait et au-del�, il pr�pose des architectes aux travaux, selon les instructions de Dieu, ceux-l� m�mes que le peuple e�t choisis s'il en e�t eu le droit. Voici quels �taient leurs noms[65] - car on les trouve consign�s dans les livres saints - : B�s�l��l(os)[66], fils d'Ouri, de la tribu de Juda, petit-fils de Mariamme, la s�ur du chef, et Eliab(os)[67], fils d'Isamach(os)[68], de la tribu de Dan. Mais le peuple mettait tant d'ardeur � s'engager dans cette entreprise que Mo�se dut les �carter, en faisant proclamer qu'il y avait assez de monde[69] ; c'est ce que les artisans lui avaient dit. Ils se mettent donc � la confection du tabernacle. Et Mo�se leur donna, conform�ment au plan de Dieu, les indications d�taill�es au sujet des mesures, au sujet de la grandeur du tabernacle et des objets qu'il devait contenir pour le service des sacrifices. Les femmes elles-m�mes[70] rivalisaient de z�le � fournir les v�tements sacerdotaux et tout ce qui �tait n�cessaire encore � l'ornementation de l��uvre et au service divin.

2. Quand tout fut pr�t, l'or, [l'argent], l'airain, et les tissus, Mo�se, apr�s avoir prescrit une f�te et des sacrifices selon les moyens de chacun, dresse le tabernacle[71]. Il commence par mesurer avec soin une cours[72] de cinquante coud�es de large et de cent coud�es de long ; il y plante des pieux de cuivre de cinq coud�es de haut, vingt de chaque c�t� dans le sens de la longueur et dix dans la largeur du c�t� qui faisait le fond. Des anneaux �taient adapt�s � chacun de ces pieux. Les chapiteaux �taient en argent, les socles, qui ressemblaient � des pieds de lance, �taient de cuivre et s�enfon�aient dans le sol[73]. Aux anneaux �taient fix�es des cordes dont l�autre extr�mit� �tait attach�e � des piquets de cuivre longs d'une coud�e qui, pour chaque pieu, s'enfon�aient en terre de fa�on � rendre le tabernacle immobile sous la pouss�e des vents. Un voile de byssus extr�mement fin r�gnait sur tous ces pieux ; il pendait du chapiteau jusqu'au socle, se d�ployant avec ampleur et il environnait tout cet espace d'une enceinte qui ne paraissait pas diff�rer d'un mur. Tel �tait l'aspect de trois faces de l'aire sacr�e. Dans la quatri�me (cette derni�re, qui avait cinquante coud�es, formait le front de l'ensemble) vingt coud�es s'ouvraient en porte, o� se trouvaient de part et d'autre deux pieux � l'imitation de pyl�nes ; ces pieux �taient enti�rement rev�tus d'argent[74] � l'exception des socles, lesquels �taient en cuivre. De chaque c�t� du porche[75], se dressaient trois pieux solidement introduits dans les montants qui soutenaient les portes et fortement ajust�s ; autour de ces pieux aussi �tait tendu un voile tiss� de byssus. Mais devant les portes, sur une longueur de vingt coud�es et une hauteur de cinq, r�gnait un voile de pourpre et d'�carlate, tiss� avec l'hyacinthe et le byssus, garni de quantit� d'ornements de couleurs vari�es, mais sans rien qui repr�sent�t des formes d'animaux[76]. En dedans des portes se trouvait un bassin de cuivre[77] destin� aux aspersions, avec un fondement du m�me m�tal ; c'est l� que les pr�tres pouvaient se laver les mains et r�pandre de l'eau sur leurs pieds. C'est ainsi que l'enceinte de la cour sacr�e �tait am�nag�e.

3[78]. Quant au tabernacle, Mo�se le dresse au milieu en le tournant du c�t� de l'orient, afin que le soleil, aussit�t � son lever, lui envoy�t ses rayons. Sa longueur s'�tendait sur trente coud�es, sa largeur sur dix ; l'un des murs �tait au sud, l'autre au nord ; derri�re le fond se trouvait le couchant. Il fallait lui donner une hauteur �gale � la largeur. Chaque flanc �tait form� de solives de bois au nombre de vingt[79], taill�es en forme rectangulaire, larges d'une coud�e et demie, avec une �paisseur de quatre doigts[80]. Elles portaient de tous les c�t�s un rev�tement de lames d'or, sur les parties int�rieures comme sur les parties ext�rieures. Chacune d'elles �tait pourvue de deux tenons s'enfon�ant dans deux socles ; ceux-ci �taient en argent et avaient chacun une ouverture pour recevoir les tenons. Le mur occidental avait six solives, fix�es toutes soigneusement les unes aux autres, de sorte que, les joints se trouvant bien clos, elles semblaient ne faire qu'un mur; elles �taient dor�es sur la partie interne et externe. Ainsi le nombre des solives �tait en proportion de la longueur de chaque face. [Sur les grands c�t�s] il y en avait vingt et l'�paisseur de chacune d'elles �tait d'un tiers d'empan[81] [la largeur d'une coud�e et demie][82], de sorte qu'elles remplissaient une longueur de trente coud�es. Du c�t� du mur d'arri�re, o� les six solives r�unies ne faisaient que neuf coud�es, on fit deux autres solives chacune d'une [demi-] coud�e[83] qu'on pla�a aux angles et qu'on orna de la m�me fa�on que les solives plus larges. Toutes ces solives �taient garnies d'anneaux d'or sur leur face externe, bien encastr�es comme par des racines, align�es et se correspondant mutuellement sur tout le pourtour ; par ces anneaux passaient des barres dor�es d'une longueur de cinq coud�es[84] servant � assembler les solives entre elles ; chaque barre entrait par son extr�mit� dans la suivante comme dans une vert�bre artificielle faite en forme de coquillage. Du c�t� du mur post�rieur se trouvait une barre unique qui passait par toutes les solives et o� p�n�traient transversalement les extr�mit�s des barres de chacun des deux grands c�t�s : ce qui les assujettissait comme par des charni�res, la pi�ce m�le s'embo�tant dans la pi�ce femelle. Tout cela maintenait le tabernacle, en l'emp�chant d'�tre agit� par les vents ou par toute autre cause, et devait lui procurer l'immobilit� et une stabilit� parfaite.

4[85]. A l'int�rieur, divisant sa longueur en trois parties, � dix coud�es du fond il dressa quatre solives, fabriqu�es comme les autres, pos�es sur des socles identiques, en les espa�ant un peu entre elles ; au-del� de ces solives c'�tait le sanctuaire secret ; le reste du tabernacle �tait ouvert aux pr�tres. Il se trouva que cette division du tabernacle imitait la nature universelle[86]. En effet, la troisi�me partie, en dedans des quatre solives, qui �tait inaccessible aux pr�tres, s�ouvrait comme le ciel � Dieu ; l'espace des vingt coud�es, comme la terre et la mer sont accessibles aux hommes, �tait de m�me accord� aux seuls pr�tres. Mais sur le front, o� on avait fait l'entr�e, se dressaient des solives d'or pos�es sur des socles d'argent, au nombre de cinq. On recouvrait le tabernacle de tissus o� le byssus se m�lait � la pourpre, � l'hyacinthe et � l��carlate. Le premier avait dix coud�es de c�t� ; il �tait tendu devant les colonnes qui, divisant transversalement le temple, en interdisaient l'int�rieur ; et c'est ce voile qui emp�chait que personne p�t y jeter les regards. L'ensemble du temple s'appelait Saint, mais la partie inaccessible en dedans des quatre solives, le Saint des Saints. Cette tenture �tait fort belle, parsem�e des fleurs les plus diverses[87] que porte la terre, et portant dans son tissu tous les ornements propres � l'embellir, � l'exception des figures d'animaux[88]. Une autre[89],toute pareille par les dimensions, par le tissu et par la couleur, couvrait les cinq solives situ�es � l'entr�e ; � l'angle de chaque solive un anneau la maintenait et elle pendait du sommet jusqu'� mi-hauteur de la solive ; le reste de l'espace livrait passage aux pr�tres qui y p�n�traient. Par dessus cette tenture, il y en avait une autre de m�mes dimensions faite de lin, qu'on tirait � l'aide de cordons d'un c�t� ou de l'autre ; des anneaux �taient adjoints au voile et au cordon pour le d�ployer ou le retenir, apr�s qu'on l'aurait tir� dans l'angle, afin qu'il n'intercept�t point la vue, surtout dans les jours exceptionnels. Les autres jours, et principalement quand le temps �tait neigeux, on le d�ployait et on en faisait ainsi un abri imperm�able pour le voile de couleurs : de l� l'usage s'est maintenu, m�me quand, nous avons construit le temple, d'�tendre ainsi un rideau devant l'entr�e. Dix autres[90] tentures de quatre coud�es de large et de vingt-huit coud�es de long, pourvues de charni�res d'or[91], s'adaptaient ensemble par l'insertion des gonds dans les cylindres, de fa�on � pr�senter l'aspect d'une seule et m�me pi�ce[92]. Tendues ensuite par-dessus le sanctuaire, elles couvraient tout le haut ainsi que les parois lat�rales et post�rieures jusqu'� une distance d'une coud�e du sol. Il y avait encore d'autres tentures[93] d'�gale largeur, plus nombreuses d'une pi�ce que les pr�c�dentes, et d'une longueur plus consid�rable : elles avaient, en effet, trente coud�es. Elles �taient tiss�es de poil, mais pr�sentaient la m�me finesse de travail que celles de laine : on les laissait pendre librement jusqu'� terre[94], et aux portes elles offraient l'aspect d'un fronton et d'un portique, la onzi�me pi�ce �tant employ�e � cet effet. D'autres pi�ces recouvraient celles-ci, pr�par�es avec des peaux ; elles servaient d'enveloppe et de protection aux tissus contre les ardeurs du soleil ainsi qu'en cas de pluie. On �tait tout � fait saisi quand on les regardait de loin : leur coloration paraissait toute semblable � celle qu'on peut voir dans le ciel. Les couvertures de poils et de peaux descendaient �galement sur le voile tendu contre la porte pour la d�fendre du soleil et des d�g�ts caus�s par les pluies.

5. C'est ainsi que fut construit le tabernacle. On fit aussi pour Dieu une arche[95] de bois solide et incapable de se putr�fier[96]. Cette arche se nomme �r�n[97] dans notre langue. Elle �tait constitu�e de la fa�on suivante : elle avait une longueur de cinq empans[98], une largeur et une hauteur �gales de trois empans. En dedans et en dehors elle �tait toute recouverte d'or de fa�on � masquer la boiserie ; par des pivots[99] d'or un couvercle la fermait avec une merveilleuse exactitude ; il s'y adaptait partout �galement ; nulle part aucune saillie ne blessait cette heureuse correspondance. A chacun de ces grands c�t�s �taient fix�s deux anneaux d'or qui traversaient tout le bois et dans ces anneaux passaient de petites barres dor�es de chaque c�t�, pour permettre, quand il le faudrait, de mettre l'arche en mouvement et de la d�placer - car on ne la transportait pas � dos de b�tes, c'�taient les pr�tres qui s'en chargeaient. Sur le couvercle se trouvaient deux figures, que les H�breux appellent Cheroubeis[100]. Ce sont des �tres ail�s, d'une forme telle que jamais on n'en a vu de semblable sous le ciel. Mo�se dit qu'il les a vus sculpt�s en bas-relief sur le tr�ne de Dieu[101]. C'est dans cette arche qu�il d�posa les deux tables, o� se trouvaient consign�es les dix paroles, cinq sur chaque table[102] et deux et demie par colonne, et il pla�a l'arche elle-m�me dans le sanctuaire.

6[103]. Dans le temple, il dressa une table pareille � celles de Delphes, de deux coud�es de long, d'une coud�e de large et de trois empans de haut. Elle reposait sur des pieds qui dans leur moiti� inf�rieure �taient sculpt�s, avec un art achev�, pareils � ceux que les Doriens mettent � leurs lits ; dans la partie sup�rieure, pr�s de la table proprement dite, on leur avait donn� une forme quadrangulaire. Elle �tait �vid�e de chaque c�t� sur une profondeur d'environ quatre doigts[104] ; un liser� courait autour de la partie sup�rieure et de la partie inf�rieure du corps de la table. Chaque pied �tait muni d'un anneau, non loin du couvercle ; par ces anneaux passaient des barres dor�es, int�rieurement en bois, et qu'on pouvait retirer facilement. En effet, la partie du pied embrass�e par l'anneau �tait creuse (?) ; les anneaux m�mes n'�taient pas tout d'une pi�ce ; au lieu de faire un cercle complet, leurs extr�mit�s se terminaient en deux pointes, dont l'une s'ins�rait dans le rebord sup�rieur de la table et l'autre dans le pied. C'est par ces appareils qu'on la transportait en route. Sur cette table, qu'on pla�ait dans le temple en la tournant vers le nord, non loin du sanctuaire, on disposait douze pains[105] azymes en deux s�ries oppos�es de six, faits de farine de froment parfaitement pure, dont on prenait deux assar�ns, mesure h�bra�que qui vaut sept cotyles attiques[106]. Au-dessus des pains on posait deux coupes d'or remplies d'encens. Au bout de sept jours, on apportait de nouveaux pains, le jour que nous appelons sabbat ; c'est ainsi que nous appelons le septi�me jour. Quant � la raison qui fit imaginer tout cela, nous en parlerons ailleurs[107].

7[108]. Vis-�-vis de la table, mais pr�s de la paroi tourn�e vers le midi, se trouvait un cand�labre d'or fondu en creux du poids de cent mines, poids que les H�breux appellent kinchares[109] ; ce qui, traduit en grec, r�pond � un talent. Il �tait compos� de petites sph�res et de lis avec des grenades[110] et de petits crat�res ; en tout, soixante-dix objets[111]. Il �tait constitu� par ces objets depuis la base, qui �tait unique, jusqu'en haut. On lui avait donn� autant de branches qu'on compte de plan�tes avec le soleil. Il se s�parait en sept t�tes dispos�es � intervalles �gaux sur une rang�e. Chaque t�te portait une lampe, rappelant le nombre des plan�tes ; elles regardaient l'orient et le midi, le cand�labre �tant dispos� obliquement.

8[112]. Entre ce dernier et la table, en dedans, se trouvait, comme j'ai d�j� dit, un encensoir en bois, du m�me bois imputrescible qui les ustensiles pr�c�dents, avec une lame de m�tal massive incrust�e tout autour. Il avait une coud�e de large de chaque c�t� et deux coud�es de haut. Sur cet encensoir �tait dispos� un brasier d'or, pourvu � chaque angle d'une couronne[113] formant un cercle d'or ; � ces couronnes s'adaptaient des anneaux et des barres qui servaient aux pr�tres � porter l'encensoir en route. On �rigea aussi par devant le tabernacle un autel de cuivre[114], dont l'int�rieur �tait aussi en bois ; il mesurait cinq coud�es carr�es de surface, et trois coud�es de haut ; il �tait �galement orn� d'or et soigneusement recouvert de lames de cuivre avec un foyer pareil � un r�seau ; c'�tait, en effet, la terre qui recevait tout le feu qui tombait du foyer[115], la base ne s'�tendant pas sous toute la surface de l'autel. En face de l'autel �taient plac�es des cruches � vin, des coupes, avec des cassolettes et des crat�res d'or[116]. Tous les autres objets affect�s au service sacr� �taient faits de cuivre.
Tel �tait le tabernacle avec tous ses ustensiles.

Chapitre VII

Les v�tements des pr�tres et ceux du grand-pr�tre ; les diff�rentes sortes de sanctifications ; des f�tes et des dispositions relatives � chacune d�elles.

1. V�tements des pr�tres ordinaires : le cale�on. - 2. La tunique ; la ceinture. - 3. Le bonnet. - 4. V�tements du grand-pr�tre : la tunique. - 5. L'�phoud�s ; l'ess�n avec les pierres pr�cieuses ; la ceinture. - 6. Le bonnet et la couronne d'or. - 7. Symbolisme de ces v�tements.

1[117]. On fit aussi des v�tements pour les pr�tres tant pour ceux qu'on appelle chaan�es[118] que pour le grand-pr�tre, qu'on intitule anarabaque[119], ce qui signifie grand-pr�tre�[120] Quand le pr�tre va accomplir les rites sacr�s, apr�s avoir accompli les purifications qu'exige la loi, il commence par rev�tir ce qu'on appelle le machanas�s[121]. Ce mot veut dire un v�tement �troitement ajust� ; c'est un cale�on qui couvre les parties naturelles et qui est tiss� de fin lin ; on y introduit les jambes comme dans des braies ; il est coup� � mi-corps et se termine aux cuisses, autour desquelles il se serre[122].

2[123]. Par dessus, il rev�t un v�tement de lin, fait d'un double tissu[124] de byssus. On l'appelle ch�thom�n�[125], c'est-�-dire : tissu de lin ; en effet, nous appelons le lin ch�th�n. Ce v�tement est une tunique qui descend jusqu'aux talons[126] ; elle est ajust�e au corps, avec de longues manches[127] serr�es autour des bras ; on l'attache sur la poitrine et on l'enserre, un peu au-dessus de l'aisselle, d'une ceinture[128] large d'environ quatre doigts et faite d'un tissu ajour�[129] qui la rait ressembler � de la peau de serpent. Des fleurs se m�lent � son tissu, aux teintes vari�es d'�carlate, de pourpre, d'hyacinthe[130] ; la trame est uniquement de byssus. On commence � l'enrouler sur le sternum[131] ; puis apr�s un nouveau tour on la noue et elle pend encore d'une grande longueur jusqu'aux talons, tant que le pr�tre n'a rien � faire[132] ; car pour l��il, c'est ainsi qu'elle pr�sente un aspect agr�able. Mais quand il lui faut vaquer aux sacrifices et faire son service, pour n'�tre pas g�n� dans ses op�rations par les mouvements de l'�toffe, il la rejette en haut et la porte sur l'�paule gauche. Mo�se lui a donn� le nom d'abaneth[133] ; nous, les Babyloniens nous ont appris � la nommer �mian[134], car c�est ainsi qu'on la d�signe chez eux. Cette tunique ne fait de plis nulle part ; elle pr�sente une large ouverture � l'endroit du cou ; � l'aide de cordonnets pendant du bord du v�tement du c�t� de la poitrine et du c�t� du dos, on l'attache au-dessus de chaque �paule. Elle s'appelle mazabazan�s[135].

3. Sur sa t�te, le pr�tre porte une calotte sans pointe et qui ne couvre pas la t�te tout enti�re, mais se pose un peu au-dessus de sa partie m�diane. Son nom est masanaemphth�s[136] ; elle est arrang�e de fa�on � ressembler � une couronne, consistant en un �pais ruban fait d'un tissu de lin[137] ; car elle est repli�e sur elle-m�me et cousue[138] plusieurs fois. Ensuite un tissu vient par en haut recouvrir la calotte en descendant jusqu'au front ; il cache la couture du ruban et tout ce qu'il pr�sente de disgracieux et entoure tout le cr�ne d'une �toffe unie. On l'ajustait avec soin, de crainte qu'il ne roul�t � terre pendant que le pr�tre s'occupait du service sacr�.

4[139]. Nous venons de montrer comment s'habille le commun des pr�tres.
Quant au grand-pr�tre, il se pare de la m�me fa�on, sans rien omettre de ce qui vient d'�tre dit, mais il rev�t, en outre, une tunique faite d'hyacinthe. Elle descend �galement jusqu'aux pieds : on l'appelle m�eir[140] dans notre langue ; elle est enserr�e par une ceinture orn�e des m�mes teintes vari�es qui fleurissaient la pr�c�dente, avec de l'or m�l� � son tissu. A son bord inf�rieur sont cousues des franges qui pendent et rappellent par leur couleur les grenades, et des clochettes d'or arrang�es avec un vif souci de l'harmonie, de fa�on � ins�rer entre deux clochettes une grenade et entre deux grenades une clochette. Mais cette tunique n'est pas compos�e de deux pi�ces qui seraient cousues sur les �paules et sur les c�t�s ; c'est un seul morceau, d'un long tissu qui pr�sente une ouverture pour le cou, non pas transversale, mais fendue dans le sens de la longueur depuis le sternum jusqu'au milieu de l'espace situ� entre les deux �paules. Une frange y est cousue pour qu'on ne s'aper�oive pas de ce que la fente � de disgracieux. Il y a �galement des ouvertures par o� passent les mains[141].

5[142]. Par-dessus ces v�tements, il en rev�t un troisi�me, celui qu'on appelle �phoud�s[143] ; il ressemble � l'�p�mis des Grecs. Il est fait de la fa�on suivante. Tiss� sur une longueur d'une coud�e, de couleurs vari�es et brod� aussi d'or, il laisse � d�couvert le milieu de la poitrine ; il est pourvu de manches et pr�sente toute l'apparence d'une tunique[144]. Dans la lacune de ce v�tement s'ins�re un morceau de la largeur d'une palme, tout brod� d'or et des m�mes couleurs que l'�phoud�s[145]. Il s'appelle ess�n[146], mot qui se traduirait en grec par logion[147] (oracle). Il remplit exactement la place qu'on a laiss�e vide dans le tissu � l'endroit de la poitrine. Il s'y unit, gr�ce a des anneaux d'or qu'il porte � chaque angle, � des anneaux pareils de l'�phoud�s qui leur correspondent, un fil d'hyacinthe passant dans ces anneaux pour les relier ensemble. Et pour qu'on ne v�t pas de jour entre ces anneaux, on imagina d'y coudre un galon d'hyacinthe. Deux sardoines[148] agrafent l'�p�mis sur les �paules, car elles ont de part et d'autre des extr�mit�s en or qui s��talent et font office de crochets. Sur ces pierres sont grav�s les noms des fils de Jacob dans notre langue et en caract�res indig�nes, six sur chaque pierre ; les noms des plus �g�s[149] sont sur l'�paule droite - sur l'ess�n se trouvent aussi des pierres au nombre de douze[150], d'une grandeur et d'un �clat extraordinaires, parure que les hommes ne pourraient se procurer � cause de sa valeur �norme. Ces pierres donc sont rang�es trois par trois sur quatre lignes et ins�r�es dans le tissu. Autour de ces pierres s'enroulent des fils d'or, qui font partie du tissu, et dispos�s de mani�re � les emp�cher de s'�chapper. La premi�re triade comprend une sardoine, une topaze, une �meraude ; la seconde pr�sente une escarboucle, un jaspe, un saphir ; la troisi�me a d'abord un morceau d'ambre, puis une am�thyste, et, en troisi�me lieu, une agate, la neuvi�me pierre de l'ensemble ; dans la quatri�me rang�e est dispos�e d'abord une chrysolithe, apr�s cela un onyx, puis un b�ryl pour finir[151]. Sur toutes ces pierres sont grav�es des lettres composant les noms des fils de Jacob, que nous consid�rons comme des phylarques, chaque pierre �tant d�cor�e d'un de ces noms, selon l'ordre m�me de leur naissance respective[152]. Comme les anneaux sont trop faibles par eux-m�mes pour supporter le poids des pierres, on mit deux autres anneaux plus grands au bord de l'ess�n le plus rapproch� du cou, en les ins�rant dans le tissu et en les disposant de mani�re � recevoir des cha�nes travaill�es qui se rejoignent sur le haut des �paules et s'adaptent l'une � l'autre gr�ce � des ligaments d'or entrelac�s. L'extr�mit� de ces cha�nes, ramen�e en sens inverse, allait se fixer dans l'anneau sup�rieur de la lisi�re dorsale de l'�phoud�s, ce qui garantissait l'ess�n de toute chute. A l'ess�n �tait cousue une ceinture[153] garnie des m�mes ornements de couleur m�l�s d'or dont j'ai d�j� parl� ; cette ceinture, apr�s avoir fait un tour, revenait se nouer par-dessus la couture, puis retombait et pendait. Quant aux franges, des �tuis d'or[154] les recevaient � chaque extr�mit� de la ceinture et les tenaient toutes enferm�es.

6[155]. Comme coiffure, le grand-pr�tre avait d'abord un bonnet fait de la m�me fa�on que celui de tous les pr�tres ; mais, par dessus, s'en trouvait cousu un second[156] de couleur d'hyacinthe ; une couronne d'or l'entourait, compos�e de trois cercles ; sur cette couronne fleurissait un calice d'or rappelant la plante que nous appelons chez nous saccharon[157], mais que les Grecs vers�s dans l'art de cueillir les simples appellent jusquiame. S'il y a des personnes qui tout en ayant vu cette plante, ignorant son nom, n'en connaissent pas la nature, ou bien, tout en sachant son nom, ne la connaissent pas de vue, pour celles-l� je m'en vais la d�crire. C'est une plante dont la hauteur d�passe souvent trois palmes, et qui ressemble par sa racine au navet - on pourrait sans inexactitude risquer cette comparaison, - et par ses feuilles � la roquette[158]. Du milieu de ses branches elle �met un calice qui tient fortement au rameau ; une enveloppe le recouvre qui se d�tache d'elle-m�me quand il commence � se transformer en fruit. Ce calice est grand comme une phalange du petit doigt et ressemble par son contour � un crat�re. J'indique ceci �galement pour ceux qui ne l'ont pas appris : il pr�sente dans sa partie inf�rieure la moiti� d'une balle qui serait divis�e en deux, car il est arrondi d�s la racine, puis, apr�s s'�tre un peu r�tr�ci par une l�g�re courbe rentrante d'une forme gracieuse, il s'�largit de nouveau insensiblement en s�pales fendus comme l'ombilic d'une grenade. De plus, un opercule h�misph�rique le recouvre, qu'on dirait soigneusement fait au tour et que surmontent les s�pales d�coup�s qui, je l'ai dit, se d�veloppent comme dans la grenade, garnis d'�pines, aux extr�mit�s, finissant tout � fait en pointe. La plante conserve sous cet opercule ses fruits, qui remplissent toute l'�tendue du calice, fruits pareils � la semence de la plante dite sid�rite, et elle produit une fleur qui parait comparable aux feuilles claquantes du pavot. C'est sur le mod�le de cette plante qu�on garnit la couronne qui va de la nuque aux deux tempes ; quant au front, l'�phi�lis ne le couvrait pas (c'est le nom qu'on peut donner au calice) ; il y avait l� une lame d'or[159] qui portait grav� en caract�res sacr�s le nom de Dieu.

7. Telle �tait la parure du grand-pr�tre. On peut trouver surprenante la haine que les hommes ont pour nous et qu'ils ne cessent de nous t�moigner sous pr�texte que nous m�prisons la divinit�, qu'eux-m�mes se flattent de r�v�rer : car si on r�fl�chit � la construction du tabernacle et qu'on regarde les v�tements du pr�tre et les ustensiles dont nous nous servons pour le minist�re sacr�, on d�couvrira que notre l�gislateur �tait un homme divin et que ce sont de vaines calomnies dont nous sommes l'objet. En effet, la raison d'�tre de chacun de ces objets, c'est de rappeler et de figurer l'univers[160], comme on le verra si l'on consent � examiner sans haine et avec discernement. Ainsi pour le tabernacle, qui a trente coud�es de long, en le divisant en trois parties et en en abandonnant deux aux pr�tres comme un lieu accessible � tous, Mo�se repr�sente la terre et la mer, lesquelles sont, en effet, accessibles � tous ; mais la troisi�me partie, il l'a r�serv�e � Dieu seul, parce que le ciel aussi est inaccessible aux hommes. En mettant sur la table les douze pains, il rappelle que l'ann�e se divise en autant de mois. En faisant un cand�labre compos� de soixante-dix parties, il rappelle les dix degr�s des plan�tes, et par les sept lampes qu'il porte les plan�tes elle-m�mes[161] ; car tel est leur nombre. Les voiles tiss�s des quatre esp�ces symbolisent les �l�ments naturels : ainsi le byssus para�t d�signer la terre, puisque c'est d'elle que na�t le lin ; la pourpre d�signe la mer, parce qu'elle est rougie du sang des poissons ; l'air doit �tre d�sign� par l'hyacinthe, et l'�carlate serait le symbole du feu. Mais la tunique du grand-pr�tre[162], faite de lin, d�signe �galement la terre et l'hyacinthe le ciel ; elle ressemble aux �clairs par ses grenades, et au tonnerre par le bruit de ses clochettes. Et l'�phaptis[163] repr�sente la nature universelle, parce que Dieu a voulu qu'elle f�t faite de quatre substances ; elle est, de plus, tiss�e d'or, par allusion, j�imagine, � la lumi�re du soleil qui s'ajoute � tous les objets. L'ess�n a �t� dispos� au milieu de l'�phaptis � la mani�re de la terre, laquelle, en effet, se trouve � l'endroit le plus central. La ceinture qui en fait le tour repr�sente l'oc�an ; car celui-ci environne tout �troitement. Le soleil et la lune sont figur�s par les deux sardoines au moyen desquelles Mo�se agrafe le v�tement du grand-pr�tre. Quant aux douze pierres, qu'on veuille y voir les mois, ou bien les constellations qui sont en m�me nombre, - ce que les Grecs appellent le cercle du zodiaque -, on ne se m�prendra pas sur ses intentions. Enfin, le hutinet d'hyacinthe me parait repr�senter le ciel, - autrement on n'aurait pas mis sur lui le nom de Dieu -, ce bonnet d�cor� d'une couronne, et m�me d'une couronne d'or � cause de sa couleur �clatante, qui pla�t particuli�rement � la divinit�.
Qu'il me suffise d'avoir donn� ces indications, car mon sujet me fournira encore souvent l'occasion de m'�tendre longuement sur les m�rites du l�gislateur.

Chapitre VIII

1. Aaron est nomm� grand-pr�tre. - 2. Tentures protectrices du tabernacle ; contribution du demi-sicle. - 3. Les parfums de purification. � 4. Cons�cration du tabernacle. - 5. Apparition de la nu�e divine. - 6. C�r�monies de l'inauguration. - 7. Mort des deux fils a�n�s d'Aaron. - 8. R�le de Mo�se. - 9. Les pierres pr�cieuses du grand-pr�tre. - 10. Sacrifices offerts par les douze phylarques ; entretiens de Mo�se avec Dieu.

1[164]. Lorsque le tabernacle dont il vient d'�tre parl� fut achev�, avant que les offrandes fussent consacr�es, Dieu, apparaissant � Mo�se, lui prescrivit de conf�rer le sacerdoce � son fr�re Aaron, l'homme que ses vertus rendaient le plus digne de tous d'obtenir cette charge. Alors, r�unissant le peuple en assembl�e, il leur expose ses m�rites et sa bont� ainsi que les dangers qu'il avait courus dans leur int�r�t. Et comme eux t�moignaient que tout cela �tait vrai et faisaient para�tre leur vive sympathie pour lui : � Isra�lites, leur dit-il, voici que l��uvre s'ach�ve, telle qu'elle a plu � Dieu lui-m�me, et telle que nous avons pu l'accomplir. Mais comme il faut recevoir Dieu dans le tabernacle, quelqu'un nous est n�cessaire au pr�alable pour faire fonctions de pr�tre, pour s'acquitter des sacrifices et des pri�res en notre faveur. Et pour moi, si le soin d'en d�cider me revenait, je croirais m�riter moi-m�me cette charge[165], d'abord parce que chacun � naturellement de l'amour-propre, ensuite parce que j'ai conscience de m'�tre donn� beaucoup de mal pour votre salut. Mais enfin, Dieu lui-m�me a jug� qu'Aaron m�ritait cette dignit� et c'est lui qu'il a choisi pour pr�tre, sachant qu'il est le plus juste d'entre nous. Ainsi c'est lui qui rev�tira la robe consacr�e � Dieu, qui aura � s'occuper des autels et � veiller aux sacrifices, qui adressera des pri�res en votre faveur � Dieu qui les agr�era, parce qu'il a souci de votre race et que, venant d'un homme qu'il a �lu lui-m�me, il ne peut que les exaucer.
Les H�breux furent satisfaits de ces paroles et acquiesc�rent au choix divin. Car Aaron, � cause de sa famille, du don proph�tique et des vertus de son fr�re, �tait le plus qualifi� de tous pour cette dignit�. Il avait quatre fils[166] en ce temps-l� : Nabad(os), Abious[167], El�azar(os), Itamar(os).

2[168]. Tout l'exc�dent[169] des mat�riaux affect�s � la pr�paration du tabernacle, il ordonna de l'utiliser � faire des tentures protectrices pour le tabernacle lui-m�me, pour le cand�labre, l'autel des parfums et les autres ustensiles, afin qu'en voyage ils ne subissent aucun dommage soit du fait de la pluie, soit par la poussi�re qu'on remuerait. Et apr�s avoir r�uni � nouveau le peuple, il leur imposa une contribution[170] qui se monterait � un demi-sicle par t�te : le sicle, monnaie des H�breux, �quivaut � quatre drachmes attiques[171]. Ceux-ci ob�irent avec empressement aux ordres de Mo�se, et le nombre des contribuables fut de 605.550[172]. Apportaient l'argent tous les hommes libres �g�s de vingt ans et au-del� jusqu'� cinquante, et tout ce qu'on r�unit �tait d�pens� pour les besoins du tabernacle.

3[173]. Il purifia le tabernacle et les pr�tres, et voici comment il proc�da � leur purification. Il fit broyer et p�trir 500 sicles de myrrhe choisie, autant d'iris et la moiti� de ce poids de cinname et de calame[174] (c'est aussi une esp�ce de parfum), et, apr�s les avoir m�lang�s et amollis par la cuisson avec un h��n d'huile d'olives, mesure de notre pays qui contient deux conges attiques, fit pr�parer selon l'art des parfums un onguent d'une suave odeur. Puis, l'ayant pris, il en oignit les pr�tres en personne et tout le tabernacle et les mit en �tat de puret� ; et les parfums - il y en avait beaucoup et de toutes sortes - on les porta dans le tabernacle sur l'encensoir d'or, car ils avaient une grande valeur. Je me dispense d'exposer quelle �tait la nature de ces parfums, de crainte de fatiguer mes lecteurs. Deux fois par jour, avant le lever du soleil et � l'heure du coucher, on devait faire des fumigations et garder de l'huile purifi�e pour les lampes, en faire luire trois sur le cand�labre sacr� devant Dieu durant tout le jour et n'allumer les autres que vers le soir[175].

4[176]. Tout d�s lors �tant achev�, les artisans qui parurent les plus excellents furent B�s�l��l et Eliab. Car aux inventions d�j� connues ils s'ing�ni�rent � en ajouter encore de meilleures et ils se montr�rent tr�s capables d'imaginer ce qu'on ne savait pas fabriquer pr�c�demment. Mais des deux, c'est B�s�l��l qui fut estim� le plus habile. On ne mit en tout � l'ouvrage que sept mois[177] ; ce temps �coul�, la premi�re ann�e depuis leur d�part d'�gypte se trouva achev�e. Ce fut au d�but de la deuxi�me ann�e[178], au mois de Xanthicos d'apr�s les Mac�doniens et de Nisan chez les H�breux, et � la n�om�nie, que l'on consacra le tabernacle et tous ses ustensiles que j'ai d�crits.

5. Dieu fit voir qu'il �tait satisfait de l��uvre des H�breux et, loin de rendre leur travail vain en d�daignant d'en faire usage[179], il consentit � p�n�trer dans ce sanctuaire et � y habiter. Il y annon�a sa pr�sence comme il suit[180]. Tandis que le ciel �tait serein, au-dessus du tabernacle l'obscurit� se fit, une nu�e l'entoura qui n'�tait ni assez profonde ni assez dense pour qu'on se cr�t en hiver, ni cependant assez l�g�re pour que la vue e�t le pouvoir de rien percevoir au travers ; une ros�e d�licieuse en d�gouttait[181] attestant la pr�sence de Dieu pour ceux qui le voulaient et y croyaient.

6[182]. Mo�se, apr�s avoir gratifi� de r�compenses m�rit�es les artisans qui avaient ex�cut� ces travaux, sacrifia dans le vestibule du tabernacle, selon les prescriptions de Dieu, un taureau, un b�lier, et bouc pour les p�ch�s. D'ailleurs, je me propose de dire, quand j'en serai aux sacrifices, les rites sacr�s qui entourent leur accomplissement, j'y indiquerai ceux que la Loi ordonne de br�ler en holocaustes et ceux dont elle permet de pr�lever des parties pour les consommer. Puis, avec le sang des victimes, il aspergea les v�tements d'Aaron et Aaron lui-m�me avec ses fils, en les purifiant avec de l'eau de Source et du parfum liquide afin de les donner � Dieu. Pendant sept jours donc, il s'occupa d'eux et de leurs costumes ainsi que du tabernacle et de ses ustensiles, en faisant d'abord des fumigations d'huile comme je l'ai d�j� dit, avec le sang des taureaux et des b�liers dont on immolait chaque jour un de chaque esp�ce ; le huiti�me jour, il annon�a une f�te pour le peuple et prescrivit qu'on offrit des sacrifices, chacun selon ses moyens. Les H�breux, luttant de z�le et jaloux de se surpasser mutuellement par le nombre de leurs sacrifices respectifs, ob�irent � ces instructions. Et quand les victimes furent d�pos�es sur l'autel, un feu soudain en sortit[183], br�lant spontan�ment, et, pareil par sa flamme � la lueur d'un �clair, il consuma tout ce qui se trouvait sur l'autel.

7[184]. Mais ce fut cause aussi d'un malheur pour Aaron, pour l'homme et pour le p�re, malheur d'ailleurs vaillamment support� par lui, car il avait l'�me affermie contre les accidents et il pensait que c'�tait par la volont� de Dieu que ce d�sastre lui arrivait. Deux d'entre ses fils, qui �taient au nombre de quatre, comme j'ai d�j� dit, les plus �g�s, Nabad et Abious, ayant apport� sur l'autel non les parfums qu'avaient prescrits Mo�se, mais ceux dont ils s��taient servis ant�rieurement, furent compl�tement br�l�s, le feu s'�tant �lanc� sur eux et s'�tant mis � consumer leur poitrine et leur visage, sans que personne p�t l'�teindre. C'est ainsi qu'ils moururent. Mo�se ordonne � leur p�re et � leurs fr�res[185] de soulever leurs corps, de les emporter hors du campement et de les ensevelir en grande pompe. Le peuple les pleura, p�niblement affect� par une mort survenue d'une fa�on si �trange. Mo�se estima que seuls les fr�res et le p�re devaient s'abstenir de songer au chagrin de cette perte, en se souciant plus de rendre hommage � Dieu que de prendre une attitude d�sol�e � cause de ces morts. D�j�, en effet, Aaron �tait rev�tu des v�tements sacerdotaux.

8. Mo�se, ayant d�clin� tous les honneurs qu'il voyait le peuple dispos� � lui conf�rer, ne se consacra plus qu'au service de Dieu. Il avait cess� maintenant ses ascensions au Sina�, mais, p�n�trant dans le tabernacle, il y recevait r�ponse de ce qu'il demandait � Dieu. Il semblait un homme ordinaire par sa mise, et dans tout le reste il se donnait l'air de quelqu'un du commun ; il ne voulait pas que rien p�t le distinguer de la foule, si ce n'est le seul souci de leur appara�tre comme une providence. Au surplus, il �crivit une constitution et des lois, selon lesquelles ils m�neraient une vie agr�able � Dieu, sans avoir rien � se reprocher les uns aux autres. Il organisa tout cela sous l'inspiration de Dieu.
Je vais m �tendre maintenant sur la constitution et les lois.

9. Toutefois je veux rappeler d'abord un d�tail que j'avais laiss� de c�t� touchant les v�tements du grand-pr�tre. Mo�se ne laissait aux coupables man�uvres des imposteurs aucune occasion de s'exercer, au cas o� il y aurait eu des gens capables d'abuser de l'autorit� divine, car il laissait Dieu absolument ma�tre de pr�sider aux sacrifices, quand il lui plaisait, ou de n'y pas assister. Et ce point, il a voulu qu'il appar�t clairement non seulement aux Isra�lites, mais encore � tous les �trangers qui pourraient se trouver parmi eux. De ces pierres, en effet, que j'ai dit pr�c�demment que le grand-pr�tre portait sur ses �paules, - c'�taient des sardoines, et je crois superflu d'en indiquer les propri�t�s, qui sont parvenues � la connaissance de tout le monde -, il arrivait, lorsque Dieu assistait aux c�r�monies sacr�es, que celle qui servait d'agrafe sur l'�paule droite se mettait � briller[186], car une lumi�re en jaillissait, visible aux plus �loign�s, et qui auparavant n'appartenait nullement � la pierre. Ce seul fait doit sembler merveilleux � ceux qui ne font pas les sages en d�criant les choses divines. Mais voici qui est plus merveilleux encore : c'est qu'au moyen des douze pierres, que le grand-pr�tre portait sur la poitrine ins�r�es dans la trame de l'ess�n, Dieu annon�ait la victoire � ceux qui se disposaient � combattre. En effet, une telle lumi�re s�en �chappait, tant que l'arm�e ne s'�tait pas �branl�e, qu'il �tait constant pour tout le peuple que Dieu �tait l� pour les secourir. De l� vient que ceux des Grecs qui v�n�rent nos usages parce qu'ils n'ont rien � leur opposer appellent l'ess�n logion (oracle). Mais ess�n et sardoine ont cess� de briller deux cents ans avant que je composasse cet �crit[187], parce que Dieu s'est irrit� de la transgression des lois. Mais nous aurons meilleure occasion d'en parler : pour l'instant je reviens � la suite de mon r�cit.

10[188]. Lorsque le tabernacle fut enfin consacr� et qu'on eut bien pr�par� tout ce qui concernait les pr�tres, le peuple se persuada que Dieu habitait avec lui dans la tente et se disposa � offrir des sacrifices et � se donner rel�che, comme s�il avait �cart� d�sormais toute perspective de malheur, prenant bon courage � l'�gard d'un avenir qui s'annon�ait favorable ; et dans chaque tribu on offrit des dons tant publics que priv�s � Dieu. Ainsi les phylarques s'en viennent par deux offrir un char et deux b�ufs, - ce qui faisait en tout six chars, lesquels transportaient[189] le tabernacle dans les marches. En outre, chacun apporte pour son compte un gobelet, un plat et une cassolette[190], cette derni�re d'une valeur de dix dariques[191] et remplie de parfums. Quant au plat et � la coupe, qui �tait en argent, les deux r�unis pesaient 200 sicles ; mais pour la coupe on n'en avait employ� que 70. Ils �taient pleins de farine de froment p�trie dans l'huile, de celle dont on se sert sur l'autel pour les sacrifices. Plus un veau et un b�lier, avec un agneau �g� d'un an, destin�s � �tre br�l�s enti�rement, et, en outre, un chevreau pour demander pardon des p�ch�s. Chacun des chefs offrait encore d'autres sacrifices dits de pr�servation[192], chaque jour deux b�ufs et cinq b�liers et autant[193] d'agneaux d'un an et de boucs.
C'est ainsi qu'ils sacrifient pendant douze jours, chacun son jour complet. Quant � Mo�se, qui avait cess� de gravir le Sina� et qui entrait dans le tabernacle[194], il s'y renseignait aupr�s de Dieu sur ce qu'il fallait faire et sur la r�daction des lois. Ces lois, trop excellentes pour �tre l��uvre de la sagesse humaine, ont �t� observ�es strictement � toute �poque parce qu'on estimait qu'elles �taient un don de Dieu, si bien que, ni en temps de paix, par mollesse, ni en temps de guerre, par contrainte, les H�breux n'ont transgress� une seule de ces lois. Mais je cesse de parler sur ce sujet, ayant r�solu de composer un autre livre sur les lois.

Chapitre IX

1. Diff�rentes sortes de sacrifices ; leur mode d'offrande. - 2. Sacrifices d'actions de gr�ce. - 3. Sacrifices d'expiation. - 4. Oblations et libations ; prescriptions relatives aux sacrifices.

1[195]. Pour le moment, je vais en mentionner quelques-unes relatives aux purifications et aux sacrifices[196] ; puisque aussi bien c'est de sacrifices que j'ai �t� amen� � parler. Il y a deux sortes de sacrifices : les uns se font par les particuliers, les autres par le peuple[197], et ils ont lieu selon deux modes[198]. Dans les premiers, toute la b�te offerte est br�l�e en holocauste ; de l� vient justement le nom qu'ils ont pris. Les autres sont des sacrifices d'actions de gr�ce ; ils sont destin�s � fournir un festin � ceux qui les offrent. Je vais parler de la premi�re cat�gorie. Un simple particulier qui offre un holocauste[199] immole un b�uf, un agneau et un bouc, ces derniers �g�s d'un an ; les b�ufs, on peut les immoler m�me plus �g�s. Mais tous ces holocaustes doivent �tre d'animaux m�les[200]. D�s qu'ils sont �gorg�s[201], les pr�tres aspergent de sang le pourtour de l'autel[202], puis, apr�s les avoir nettoy�s[203], ils les d�membrent, y r�pandent du sel[204] et les d�posent sur l'autel, qu'on a au pr�alable rempli de bois et allum�. Ils y mettent les pieds des victimes et les parties abdominales soigneusement nettoy�es avec les autres parties pour y �tre consum�s ; les peaux sont prises par les pr�tres[205]. Tel est le mode d'offrande des holocaustes.

2[206]. Si l'on a des sacrifices d'actions de gr�ce � offrir, ce sont les m�mes b�tes qu'on immole, mais il faut qu'elles soient sans d�faut, �g�es de plus d'un an, m�les et femelles ensemble. Apr�s qu'on les a immol�es, on teint l'autel de leur sang ; les reins, la membrane qui couvre les intestins et toutes les graisses avec le lobe du foie, ainsi que la queue de l'agneau, sont dispos�s sur l�autel. Mais la poitrine et la jambe droite sont offertes aux pr�tres et on c�l�bre des festins pendant deux jours avec le reste des chairs ; et, s'il en subsiste apr�s, on le br�le.

3[207]. On sacrifie aussi pour les p�ch�s[208], et le mode est le m�me que pour les sacrifices d'actions de gr�ce. Ceux qui sont dans l'impossibilit� d'offrir des victimes sans d�faut donnent deux colombes ou deux tourterelles, dont l'une est consacr�e en holocauste � Dieu et dont l'autre[209] est donn�e en nourriture aux pr�tres. Mais je traiterai avec plus d'exactitude de l'immolation de ces animaux quand je parlerai des sacrifices. Celui[210] qui est induit au p�ch� par ignorance[211] offre un agneau et une ch�vre du m�me �ge, et le pr�tre arrose l'autel avec le sang, non pas comme pr�c�demment, mais aux extr�mit�s des angles[212]. Les reins, toute la graisse avec le lobe du foie, on les d�pose sur l'autel. Les pr�tres prennent pour eux les peaux et les viandes, qu'ils consommeront le jour m�me dans le sanctuaire ; car la loi ne permet pas d'en laisser jusqu'au lendemain. Celui qui a commis une faute et qui en a conscience[213], sans qu'il y ait personne pour l'accuser, immole un b�lier ; ainsi l�exige la loi. Les pr�tres en consomment �galement les chairs dans le sanctuaire le jour m�me. Les chefs[214] qui sacrifient pour leurs p�ch�s apportent les m�mes victimes que les particuliers, mais ils s'en distinguent en ce qu'ils offrent en plus un taureau et un bouc m�les[215].

4[216]. La loi veut que dans tous les sacrifices priv�s et publics on offre de la farine de froment parfaitement pure[217], la mesure d'un assar�n pour un agneau, de deux pour un b�lier et de trois pour un taureau. On br�le sur l'autel cette farine[218] p�trie dans l'huile. Car ceux qui font un sacrifice apportent �galement de l'huile, pour un b�uf un demi-h��n, pour un b�lier, le tiers de cette mesure, et un quart pour un agneau. Le h��n est une antique mesure des H�breux, de la capacit� de deux conges attiques. On offrait la m�me mesure d'huile et de vin ; on versait ce vin en libations autour de l'autel. Si quelqu'un, sans faire de sacrifice, offrait en v�u de la fleur de farine[219], il en pr�levait d'abord une poign�e, qu'il r�pandait sur l�autel ; le reste, c'�taient les pr�tres qui le prenaient pour le consommer, soit bouilli, car on le p�trissait dans de l'huile, soit � l'�tat de pains. Mais quand le pr�tre l'offrait[220], quelle qu'en f�t la quantit�, elle devait �tre enti�rement br�l�e.
La loi d�fend[221] d'immoler le m�me jour et au m�me endroit une b�te avec celle qui l'a engendr�e, ni, d'une fa�on g�n�rale, avant que huit jours se soient �coul�s depuis la naissance, il se fait encore d'autres sacrifices pour se pr�server de maladies ou pour d'autres raisons. Dans ces sacrifices on offre des p�tisseries avec les victimes ; selon la loi, on n'en doit rien laisser jusqu'au lendemain, et les pr�tres en pr�l�vent une part pour eux.

Chapitre X

1. Sacrifices quotidiens et de la n�om�nie. - 2. Sacrifices du 7e mois (1e jour). - 3. Sacrifices du 10e jour. - 4. Construction des tentes (le 15) ; c�r�monies et sacrifices. - 5. F�tes et rites de P�que. - 6. La Pentec�te. - 7. Pains de proposition ; oblations du pr�tre.

1[222]. La loi veut qu'aux frais publics[223] on immole chaque jour des agneaux du m�me �ge au commencement et � la fin du jour[224] ; mais le septi�me jour, qui s'appelle sabbata, on en �gorge deux � chaque sacrifice, le sacrifice se faisant, d'ailleurs, de la m�me fa�on. A la n�om�nie, outre les sacrifices quotidiens, on offre encore deux b�ufs avec sept agneaux �g�s d'un an et un b�lier, plus un bouc pour le pardon des p�ch�s, au cas o� on aurait p�ch� par oubli[225].

2[226]. Le septi�me mois, que les Mac�doniens appellent Hyperb�r�t�e[227], outre ce qui vient d'�tre dit, on immole encore un taureau, un b�lier et sept agneaux, plus un bouc pour les p�ch�s.

3[228]. Le dix du m�me mois lunaire, on je�ne jusqu'au soir et on[229] immole ce jour-l� un taureau, deux b�liers[230], sept agneaux et un bouc pour les p�ch�s. On offre, en outre, deux boucs, dont l'un est envoy� vivant hors du pays vers le d�sert et � pour but de d�tourner et d'expier les p�ch�s du peuple tout entier ; l'autre, on l'am�ne devant la ville, dans un endroit parfaitement pur, et l� on le br�le avec la peau elle-m�me, sans rien nettoyer du tout. On br�le en m�me temps un taureau qui n'est pas offert par le peuple, mais qui est donn� � ses frais[231] par le grand-pr�tre. Une fois ce taureau �gorg�, apr�s avoir introduit dans le sanctuaire de son sang ainsi que du sang du bouc, il en asperge sept fois[232] de son doigt le plafond ainsi que le plancher, et autant de fois encore le sanctuaire m�me et les alentours de l'autel d'or[233] ; le reste, il l'apporte et le r�pand dans le vestibule. En outre, on d�pose sur l'autel les extr�mit�s, les reins, la graisse avec le lobe du foie[234]. Et le grand-pr�tre offre encore pour son compte un b�lier en holocauste � Dieu,

4[235]. Le quinze du m�me mois, comme la saison s'acheminait d�sormais vers l'hiver, Mo�se ordonne qu'on construise des tentes[236] dans chaque famille afin de se mettre en garde et de se prot�ger contre le froid de l'ann�e. Et lorsqu'ils auront leur patrie, une fois parvenus dans cette ville qu'ils tiendront pour m�tropole � cause du temple, pendant huit jours ils c�l�breront une f�te, et offriront alors des holocaustes et des sacrifices de reconnaissance � Dieu, en portant dans leurs mains un bouquet de myrte[237] et de saule avec une branche de palmier et le fruit de la pers�a[238]. Ils devront, le premier jour[239], sacrifier comme holocaustes treize b�ufs, autant d'agneaux plus un, et deux b�liers avec un bouc en sus pour le pardon des p�ch�s. Pour les jours suivants, on sacrifie le m�me nombre d'agneaux et de b�liers avec un bouc, en retranchant chaque jour un b�uf de fa�on � arriver � sept. On s'abstient de tout travail[240] le huiti�me jour, et l'on sacrifie � Dieu, comme nous l'avons d�j� dit, un veau, un b�lier, sept agneaux et un bouc pour le pardon des p�ch�s. Tels sont les usages, consacr�s par les anc�tres, que les H�breux observent pour la f�te des tentes.

5[241]. Au mois de Xanthicos, qui s'appelle chez nous Nisan et qui commence l'ann�e, le quatorzi�me jour en comptant d'apr�s la lune, quand le soleil est au B�lier, - car c'est en ce mois que nous avons �t� d�livr�s de l'esclavage des �gyptiens -,  il a institu� qu'on devait chaque ann�e offrir le m�me sacrifice que j'ai dit que nous avions offert jadis au sortir de l'�gypte, sacrifice dit Pascha. Nous l'accomplissons par phratries[242] ; rien des chairs sacrifi�es n'est gard� pour le lendemain[243]. Le quinze, la f�te des azymes fait suite[244] � la P�que[245], f�te de sept jours pendant laquelle on se nourrit d�azymes, et chaque jour on �gorge deux taureaux, un b�lier et sept agneaux. Tout cela s'offre en holocauste et on y ajoute encore un bouc pour les p�ch�s, qui sert chaque jour au repas des pr�tres. Le deuxi�me jour[246] des azymes, c'est-�-dire le seize, on prend -. une partie des fruits qu'on a r�colt�s, auxquels on n'a pas encore touch�[247], et estimant qu'il est juste d'en faire hommage d'abord � Dieu � qui l'on doit la production de ce fruits, on lui offre les pr�mices de l'orge[248] de la fa�on suivante. Faisant griller une poign�e d��pis qu'on broie, puis purifiant les grains d'orge pour les moudre, on en apporte pour Dieu un assar�n[249] sur l'autel, et apr�s on avoir jet� une poign�e unique sur l'autel, on abandonne le reste � l'usage des pr�tres. D�s lors, il est loisible � tout le monde soit publiquement, soit individuellement de faire la r�colte[250]. On offre aussi, outre les pr�mices des produits du sol, un agnelet en holocauste � Dieu.

6[251]. Quand la septi�me semaine qui suit ce sacrifice est pass�e, - toutes ces semaines font quarante-neuf jours -, le cinquanti�me jour, que les h�breux appellent Asartha[252] - ce mot d�signe la Pentec�te -, on offre � Dieu un pain compos� de deux assar�ns de farine de froment m�lang�s de levain et, comme sacrifice, deux agneaux. Tout cela, offert selon la loi � Dieu, est destin� uniquement au repas des pr�tres et il n'est pas permis d'en rien laisser pour le lendemain[253]. On immole aussi comme holocaustes trois veaux, deux b�liers, quatorze agneaux et deux boucs pour les p�ch�s[254]. Il n'est pas de f�te o� l'on n'offre d'holocaustes et o� l'on ne donne de rel�che aux fatigues du travail ; dans chacune la loi prescrit un genre de sacrifice et un repos exempt de toute peine, et c'est en vue de c�l�brer des festins qu'on fait ces sacrifices.

7[255]. C'est le peuple qui fournit le pain cuit sans levain ; on y emploie vingt-quatre assar�ns. On les cuit deux par deux en les s�parant la veille du sabbat ; le sabbat, au matin, on les apporte et on les pose sur la table sacr�e en deux s�ries oppos�es de six pains. Et, apr�s qu'on a en plac� par-dessus deux planchettes charg�es d'encens, ils y demeurent jusqu'au sabbat suivant. Alors � leur place on en apporte d'autres ; les premiers sont donn�s aux pr�tres pour leur nourriture, tandis qu'on fait fumer l�encens sur le feu sacr� dont on se sert pour tous les holocaustes et l'on met � sa place d'autre encens au-dessus des pains. Le pr�tre offre � ses propres frais[256], et il le fait deux fois par jour, de la farine p�trie dans de l'huile et durcie par une courte cuisson[257] ; il y entre un assar�n de farine dont une moiti� est mise sur le feu le matin et l'autre vers le soir. Mais nous avons encore � nous expliquer sur ce sujet avec plus de d�tails : je crois que, pour le moment, ce que j'en ai d�j� dit peut suffire.

Chapitre XI

1. Mo�se intronise les L�vites. - 2. Lois alimentaires. - 3. Lois relatives aux l�preux. -4. Absurdit� des l�gendes concernant la l�pre de Mo�se et des H�breux en �gypte. - 5. Impuret� des femmes en couche. - 6. La femme adult�re.

1[258]. Mo�se, apr�s avoir s�par� la tribu de L�vi de la communaut� du peuple, pour en faire une tribu sacr�e, la purifia avec de l'eau de source d'un cours intarissable et avec les sacrifices que la loi prescrit dans ces circonstances d'offrir � Dieu ; et il leur confia le tabernacle et les ustensiles sacr�s et tout ce qu'on avait fabriqu� pour couvrir le tabernacle, afin qu'ils fissent leur service sous le commandement des pr�tres ; car ces objets avaient d�j� �t� consacr�s � Dieu.

2[259]. Au sujet des animaux, il distingua en d�tail ceux dont on se nourrirait et ceux, au contraire, dont on ne cesserait de s'abstenir. A ce sujet, lorsque nous aurons l'occasion d'en traiter, nous nous expliquerons tout au long, en proposant les raisons qui l'ont d�termin� � nous d�clarer les uns comestibles, et � nous prescrire de nous abstenir des autres. Mais le sang[260], il nous l'a tout a fait interdit en tant qu'aliment, car il pense qu'il est l'�me m�me et le souffle vital. Il nous a d�fendu �galement[261] la consommation de la chair d'une b�te morte d'elle-m�me, et nous a prescrit de nous abstenir de la membrane qui couvre les intestins, ainsi que du suif des ch�vres, des brebis et des b�ufs[262].

3[263]. Il bannit de la ville ceux qui ont le corps afflig� de l�pre et ceux qui ont un flux s�minal surabondant. Les femmes aussi chez qui surviennent des s�cr�tions naturelles, il les �loigne jusqu'au septi�me jour ; apr�s quoi, consid�r�es comme pures, elles peuvent revenir dans leurs maisons. Il en est de m�me pour ceux qui ont enseveli un mort[264] ; apr�s le m�me nombre de jours, ils peuvent revenir au milieu des autres. Celui qui d�passe ce nombre de jours en �tat de souillure, la loi veut qu'il sacrifie deux agnelles, dont l'une doit �tre br�l�e et dont l'autre est prise par les pr�tres. On fait les m�mes sacrifices en cas de flux s�minal[265] : celui qui a eu un flux s�minal pendant le sommeil, sera, apr�s s'�tre plong� dans l'eau froide, dans la m�me situation que ceux qui ont cohabit� l�gitimement avec leurs femmes. Mais les l�preux, c'est d'une fa�on d�finitive qu'il les �loigne de la ville, sans qu'ils puissent avoir commerce avec personne ; ils ne sont pas autre chose que des cadavres[266]. Mais si quelqu'un par des pri�res adress�es � Dieu est d�livr� de cette maladie et recouvre l'�piderme de la sant�, il en remercie Dieu par divers sacrifices dont nous parlerons plus tard.

4. Tout cela permet de rire des gens[267] qui pr�tendent que Mo�se, frapp� de la l�pre, dut s'enfuir lui-m�me de l'�gypte et, s'�tant mis � la t�te de tous ceux qu'on avait chass�s pour le m�me motif, les conduisit en Chanan�e. Car, si c'�tait vrai, Mo�se n'aurait pas �dict�, pour sa propre humiliation, de pareilles lois, contre lesquelles il est vraisemblable qu'il e�t protest�, si d'autres les avaient promulgu�es, surtout quand chez beaucoup de nations les l�preux jouissent des honneurs et non seulement �chappent aux injures et � l'exil, mais m�me occupent les fonctions militaires les plus en vue, administrent les charges publiques et ont le droit de p�n�trer dans les lieux saints et dans les temples. De sorte que rien n'emp�chait Mo�se, si ou lui ou le peuple qui l'accompagnait avait eu la peau d�t�rior�e par un accident de ce genre, d'instituer au sujet des l�preux une l�gislation des plus favorables, sans les condamner � la moindre peine. Mais il est clair que, s'ils s'expriment ainsi sur notre compte, c'est l'esprit de d�nigrement qui les y incite ; pour Mo�se, c'est en homme indemne de ces choses-l�, au milieu d'un peuple indemne, qu'il a fait des lois � propos de ce genre de malades, et c'est en l'honneur de Dieu qu'il en usait ainsi. D'ailleurs, sur ce sujet chacun juge comme il l'entendra.

5[268]. Aux femmes qui ont accouch� il interdit d'entrer dans le sanctuaire et de toucher � quelque chose de saint jusqu'apr�s quarante jours, si c'est un enfant m�le ; le nombre se trouvait doubl�, si c'�tait une fille. Mais elles y p�n�trent, pass� le terme pr�cit�, pour offrir des sacrifices, que les pr�tres consacrent � Dieu.

6[269]. Si quelqu'un soup�onne sa femme d'avoir commis un adult�re, il apporte un assar�n d'orge moulue et, apr�s en avoir r�pandu une poign�e en offrande � Dieu, on en donne le reste � manger aux pr�tres[270]. Quant � la femme, un pr�tre la place aux portes, qui sont tourn�es en face du temple et, lui enlevant son voile de la t�te, il commence par �crire le nom de Dieu sur une peau[271] et il l'invite � d�clarer par serment qu'elle n'a aucun tort envers son mari, mais que, si elle a viol� les biens�ances, sa main droite se d�sarticule, que sou ventre se consume et qu'elle p�risse ainsi ; que si c�est par exc�s d�amour et cons�quemment par jalousie que son mari s'est laiss� entra�ner t�m�rairement � la soup�onner, qu'il lui naisse au dixi�me mois un enfant m�le[272]. Ces serments achev�s, apr�s avoir effac� le nom de Dieu de la peau, il la d�laye dans une coupe, puis, prenant un peu de terre du sanctuaire, ce qu'il trouve sous la main, il l'y r�pand et le lui donne � boire. Alors, si elle a �t� injustement incrimin�e, elle devient enceinte et le fruit de ses entrailles parvient � terme ; mais, si elle a tromp� son mari dans son mariage et Dieu dans son serment, elle p�r�t d'une mort ignominieuse, sa cuisse se d�jetant et l'hydropisie gagnant ses entrailles. Voil� au sujet des sacrifices et de la purification qui s'y rapporte, ce que Mo�se prescrivit � ceux de son peuple et voil� les lois qu'il leur a donn�es.

Chapitre XII 

1. Unions prohib�es. - 2. Dispositions sp�ciales aux pr�tres - 3. Lois de la septi�me ann�e et du jubil�. - 4 D�nombrement de l'arm�e. - 5. Disposition du camp. - 6. Les trompettes sacr�es et les signaux.

1[273]. L'adult�re il l'interdit absolument, pensant qu'il serait heureux que les hommes eussent des id�es saines touchant le mariage et qu'il y allait de l'int�r�t des cit�s et des familles que les enfants fussent l�gitimes. La loi d�fend aussi comme un tr�s grand crime de s'unir � sa m�re. De m�me, avoir commerce avec une �pouse de son p�re, avec une tante, avec une s�ur, avec la femme de son fils est un acte d�test� comme une infamie abominable. Il interdit d'avoir commerce avec une femme � l'�poque de ses souillures p�riodiques, de chercher � s'accoupler aux b�tes ou d'aspirer � s'unir avec un m�le, entra�n� par leurs attraits � la poursuite d'une volupt� immorale. Pour tous ceux qui oseraient violer ces lois il d�cr�te la peine de mort.

2[274]. Pour les pr�tres, il exige une double puret� ; il leur d�fend ce qui pr�c�de comme � tout le monde et, en outre, il leur interdit d'�pouser les prostitu�es, il leur interdit aussi d'�pouser une esclave ou une prisonni�re de guerre[275] ainsi que les femmes qui gagnent leur vie en tenant un petit commerce ou une h�tellerie[276], ou celles qui se sont s�par�es de leurs premiers maris pour n'importe quel motif[277]. Quant au grand-pr�tre[278], m�me une femme dont le mari est mort, il ne lui accorde pas de l'�pouser, tandis qu'il le conc�de aux autres pr�tres ; il n'y a qu'une vierge qu'il l'autorise � �pouser, et il doit la garder[279]. Aussi le grand-pr�tre ne s'approche pas non plus d'un mort[280], tandis qu'il n'est pas d�fendu aux autres pr�tres de se tenir aupr�s d'un fr�re, d'un p�re, d'une m�re ou d'un fils  d�funt. Ils doivent �tre exempts de tout d�faut corporel[281]. Un pr�tre qui ne serait pas tout � fait sans d�faut, il l'autorise � prendre sa part des viandes sacr�es[282] avec les autres pr�tres ; mais quant � monter sur l'autel et � p�n�trer dans le sanctuaire, il le lui d�fend. Ce n'est pas seulement pendant l'accomplissement des sacrifices qu'ils doivent �tre purs, ils doivent veiller aussi � leur vie priv�e, t�cher qu'elle soit sans reproche. Et c'est pourquoi ceux qui portent la robe sacerdotale sont sans d�faut, purs � tous �gards et sobres, car le vin leur est d�fendu tant qu'ils portent la robe[283]. De plus ils n'immolent que des victimes enti�res et qui n'ont subi aucune mutilation.

3[284]. Telles sont les lois, d�j� en usage � l'�poque o� il vivait, que Mo�se nous a transmises ; mais il en est d'autres que, tout en vivant dans le d�sert, il institua par avance, afin qu'on les appliqu�t apr�s la conqu�te de la Chanan�e. Pendant la septi�me ann�e il fait reposer la terre du travail de la charrue et de la plantation, de m�me qu�il a prescrit aux hommes de cesser leurs travaux le septi�me jour. Quant aux produits spontan�s du sol, la jouissance en est publique et libre, non seulement pour ceux du peuple, mais aussi pour les �trangers, car on n'en conserve rien. 0n devait �galement en user ainsi apr�s la septi�me semaine d'ann�es, ce qui fait en tout cinquante ann�es. Les H�breux appellent la cinquanti�me ann�e Y�bel(os) ; � cette �poque les d�biteurs sont tenus quittes de leurs dettes[285], les esclaves sont renvoy�s affranchis, du moins ceux qui sont du peuple et que pour une transgression d'une loi il a ch�ti�s en leur imposant la condition servile, sans les condamner � mort[286], il restitue les champs � leurs propri�taires primitifs de la fa�on suivante. Quand survient le Y�bel - ce mot signifie libert�[287] -, arrivent ensemble le vendeur du champ et l'acqu�reur, et, apr�s avoir supput� les revenus et les frais occasionn�s par le champ[288], s'il se trouve que ce sont les revenus qui l'emportent, le vendeur recouvre le champ ; mais si les d�penses exc�dent, le vendeur doit combler le d�ficit, sous peine de perdre son bien. Mais si le chiffre est le m�me des revenus et des d�penses, le l�gislateur rend la terre aux premiers possesseurs. Pour les maisons, il a voulu que la m�me loi f�t en vigueur, s'il s'agit de maisons de village qu'on a vendues. Mais pour la vente de maisons de ville, il a statu� diff�remment : si, avant la fin de l'ann�e, on restitue l'argent, il oblige l'acqu�reur � rendre la maison ; mais si une ann�e pleine se passe, il confirme son acquisition � l'acqu�reur. Telle est la constitution l�gale que Mo�se, pendant le temps qu'il faisait camper l'arm�e au pied du Sina�, re�ut de Dieu et transmit par �crit aux H�breux.

4[289]. Comme la l�gislation lui paraissait bien r�gl�e, il s'occupa ensuite du recensement de l'arm�e, songeant d�sormais � s'appliquer aux affaires relatives � la guerre. Il ordonne aux chefs de tribus, � l'exception de la tribu de L�vi, de faire le compte exact des hommes aptes au service militaire : les L�vites, eux, �taient consacr�s et exempts de toute charge. Le recensement ayant eu lieu, il se trouva 603.650 hommes aptes � porter les armes, �g�s depuis 20 ans jusqu'� 50[290]. A la place de L�vi, il choisit comme phylarque Manass�, fils de Joseph, et Ephra�m au lieu de Joseph, conform�ment � ce que Jacob avait sollicit� de Joseph, � savoir de lui donner ses enfants en adoption, ainsi que je l'ai d�j� rapport�.

5[291]. Quand ils dressaient le camp, ils pla�aient le tabernacle au milieu d'eux ; trois tribus s'installaient le long de chaque c�t� et des chemins s'ouvraient entre elles. On am�nageait une agora, et les marchandises �taient rang�es chacune � sa place ; les artisans de tout genre avaient leurs ateliers, et cela ne ressemblait � rien moins qu'� une ville d�m�nageant d'ici pour aller s'installer l�. L'emplacement autour du tabernacle �tait occup� d'abord par les pr�tres[292], puis par les L�vites qui �taient en tout - car on les recensait aussi, tous les m�les depuis l'�ge de trente jours - au nombre de 23.880[293]. Et pendant tout le temps[294] que la nu�e se trouvait au-dessus du tabernacle, ils pensaient qu'ils devaient demeurer, comme si Dieu r�sidait l�, et lever le camp, au contraire, quand la nu�e se d�pla�ait.

6[295]. Mo�se inventa une sorte de cor qu'il fit faire en argent. Voici en quoi il consiste. Sa longueur est d'un peu moins d'une coud�e ; c'est un tube �troit, un peu plus �pais qu'une fl�te, avec une embouchure d'une largeur suffisante pour recevoir l'inspiration, et une extr�mit� en forme de clochette comme en ont les trompettes. Il s'appelle as�sra en h�breu. Il s'en fit deux : l'un servit � convoquer et a r�unir le peuple en assembl�e. Quand l'un de ces cors donnait le signal, il fallait que les chefs se r�unissent pour d�lib�rer sur leurs affaires � eux ; avec les deux ensemble on rassemblait le peuple. Quand le tabernacle se d�pla�ait, voici ce qui arrivait : au premier signal, ceux qui avaient leur campement � l'est se levaient, au second c'�taient ceux qui �taient install�s au sud. Ensuite, le tabernacle d�mont� �tait port� entre les six tribus qui marchaient en avant et les six qui suivaient. Les L�vites �taient tous autour du tabernacle. Au troisi�me signal, la partie du campement situ�e � l'ouest s'�branlait et, au quatri�me, la partie nord. On se servait aussi de ces cors dans les c�r�monies des sacrifices[296] ; on en sonnait pour faire approcher les victimes, tant aux sabbats[297] qu'aux autres jours. Ce fut � ce moment pour la premi�re fois[298] depuis le d�part d'Egypte qu�il fit le sacrifice dit Pascha dans le d�sert.

Chapitre XIII

Nouvelles plaintes des H�breux ; pluie de cailles ; les Tombeaux de la concupiscence.

1[299]. Apr�s avoir attendu quelque temps, il l�ve le camp pour s'�loigner du mont Sina�, et, apr�s quelques �tapes dont nous parlerons, il parvient en un endroit nomm� Eserm�th [300]. L�, le peuple recommence � se r�volter et � reprocher � Mo�se les �preuves subies pendant leurs p�r�grinations : apr�s qu'il les avait persuad�s de quitter un pays fertile, non seulement ce pays �tait perdu pour eux, mais, au lieu de la f�licit� qu'il s��tait engag� � leur procurer, voil� au milieu de quelles mis�res ils vagabondaient, manquant d'eau, et, si la manne venait � faire d�faut, destin�s � p�rir tout net. Au milieu de ce flux de paroles violentes contre cet homme, quelqu'un les suppliait de ne pas m�conna�tre Mo�se et ce qu'il avait souffert pour le salut de tous et de ne pas d�sesp�rer du secours de Dieu. Mais cela ne faisait qu'exciter le peuple davantage et il ne s'emportait qu'avec plus de tapage encore contre Mo�se. Celui-ci, pour leur rendre courage dans ce grand d�sespoir, leur promet, bien qu'indignement outrag� par eux, de leur procurer de la viande en quantit�, non pour un jour seulement, mais pour plusieurs. Mais, comme ils n'y croyaient pas et que quelqu'un demandait d'o� il assurerait � toutes ces myriades cette abondance annonc�e[301] : � Dieu, dit-il, et moi-m�me, encore que mal jug�s par vous, nous ne laisserons pas de faire effort pour voire bien, et le moment n'en est pas �loign� �. En m�me temps qu'il parlait, le camp tout entier se remplit de cailles[302] ; on les entoure et on les ramasse. Cependant Dieu, peu apr�s, ch�tie les H�breux de l'arrogance injurieuse qu'ils lui avaient t�moign�e : il en p�rit, en effet, en assez bon nombre. Et, encore aujourd'hui, cette localit� porte le surnom de Kabr�thaba[303], c'est-�-dire Tombeaux de la concupiscence.

Chapitre XIV

Mo�se, parti de l�, conduit le peuple jusqu�aux fronti�res des Chanan�ens et fait partir des hommes pour observer leur pays et la grandeur de leurs villes. Les envoy�s, revenus apr�s quarante jours, d�clarent qu�on n�est pas capable de vaincre et vantent avec exag�ration la force des Chanan�ens ; le peuple boulevers� et en proie au d�sespoir, s��lance sur Mo�se, qui faillit �tre lapid�, et d�cide de retourner en �gypte dans la servitude.

1. Discours de Mo�se au peuple. - 2. Voyage et rapport des douze explorateurs. - 3. D�couragement et plaintes des H�breux. - 4. Josu� et Galeb essayent de les rassurer. Apparition de la nu�e divine.

1[304]. Apr�s les avoir men�s de l� vers l'endroit appel� Pharanx[305], situ� pr�s des fronti�res des Chanan�ens et d'un s�jour p�nible, Mo�se r�unit le peuple en assembl�e et se dressant parmi eux : � Des deux biens, dit-il, que Dieu a r�solu de nous procurer, la libert� et la possession d'un pays fertile, le premier il vous l'a d�j� donn� ; vous le tenez, et le second vous allez le recevoir bient�t : nous sommes camp�s, en effet, sur les fronti�res des Chanan�ens et d�sormais dans notre marche en avant, non seulement ni roi, ni ville ne nous arr�teront, mais non pas m�me tout leur peuple r�uni. Pr�parons-nous donc � l'�uvre : car ce n'est pas sans coup f�rir qu'ils nous c�deront leur territoire, c'est apr�s de grandes luttes qu'ils en seront d�poss�d�s. Envoyons donc des explorateurs qui jugeront des qualit�s du pays et de quelles forces ils disposent. Mais, avant tout, soyons d'accord et honorons Dieu, qui, en toutes circonstances, nous secourt et combat avec nous. �

2. Mo�se ayant ainsi parl�, le peuple lui rend hommage et choisit douze explorateurs des plus notables, un par chaque tribu. Ceux-ci, partis de la fronti�re d'�gypte, apr�s avoir parcouru la Chanan�e tout enti�re, arrivent � la ville d'Amath� et aux monts Liban, et ayant �tudi� � fond la nature du pays et des gens qui l'habitaient, ils reviennent, n'ayant employ� que quarante jours pour toute l'exp�dition, et apportant en outre avec eux des fruits du pays. La beaut� de ces fruits[306] et l'abondance des bonnes choses que le pays renfermait, � les entendre, excitaient l'ardeur guerri�re du peuple. Mais ils les effrayaient, en revanche, par les difficult�s de la conqu�te, disant que les fleuve s'�taient infranchissables[307], tant ils �taient larges et profonds tout ensemble, que les montagnes �taient inaccessibles aux voyageurs, et que les villes �taient fortifi�es par des remparts et de solides enceintes. Dans H�bron, ils pr�tendaient avoir retrouv� les descendants des g�ants. C'est ainsi que les explorateurs, ayant remarqu� que les choses en Chanan�e avaient un aspect plus formidable que tout ce qu'ils avaient rencontr� depuis le d�part de l'�gypte, non seulement se montraient personnellement constern�s, mais essayaient de faire �prouver au peuple les m�mes impressions.

3[308]. Ceux-ci, apr�s ce qu'ils ont entendu, estiment impraticable la conqu�te du pays et, rompant l'assembl�e, ils s'en vont se lamentant avec leurs femmes et leurs enfants, comme si Dieu ne leur apportait en fait aucun secours, se bornant � des promesses en paroles. Et, derechef, ils incriminaient Mo�se et l'accablaient de reproches, lui et son fr�re Aaron, le grand-pr�tre. Ce fut dans ces f�cheuses dispositions, en les chargeant tous deux d'injures, qu'ils pass�rent la nuit. Le lendemain matin, ils courent tous se former en assembl�e, avec le dessein, apr�s avoir lapid� Mo�se et Aaron, de s'en retourner en �gypte.

4[309]. Mais deux des explorateurs, Josu�, fils de Noun, de la tribu d'�phra�m, et Chaleb(os) de la tribu de Juda, effray�s, s'avancent au milieu d'eux et contiennent le peuple, le suppliant de reprendre courage, de ne pas accuser Dieu de dires mensongers et de ne pas avoir foi en ceux qui les avaient terrifi�s par de faux r�cits au sujet des Chanan�ens, mais dans ceux qui les exhortent � marcher vers la prosp�rit� et la conqu�te du bonheur. Car ni la hauteur des montagnes, ni la profondeur des fleuves, s'ils �taient hommes d�une valeur exerc�e, ne feraient obstacle � leur activit�, surtout si Dieu joignait ses efforts aux leurs et combattait pour eux. � Marchons donc, disaient-ils, contre nos ennemis, sans aucune arri�re-pens�e, mettant notre confiance en Dieu, qui nous conduit et suivez-nous, nous qui vous montrons le chemin �. Par ces paroles, ils essayaient d'att�nuer le ressentiment du peuple ; quant � Mo�se et � Aaron, prostern�s � terre, ils suppliaient Dieu, non pour leur propre salut, mais pour qu'il tir�t le peuple de son ignorance, et rassit leurs esprits troubl�s par les difficult�s et les souffrances actuelles. Alors apparut la nu�e, qui, en se posant au-dessus du tabernacle, manifesta la pr�sence de Dieu.

Chapitre XV

Mo�se, rempli d�indignation, leur annonce que Dieu, dans sa col�re, prolongera pendant quarante ans leur s�jour dans le d�sert et qu�ils ne retourneront pas en �gypte ni ne s�empareront de la Chanan�e.

1. Punition des H�breux, dont les enfants seulement occuperont Chanaan. - 2. Supplications du peuple ; Mo�se les dissuade de tenter la conqu�te. - 3. Autorit� durable de la l�gislation de Mo�se.

1[310]. Mo�se, encourag�, s'approche du peuple et annonce que Dieu, �mu de leurs injures, leur fera subir une punition, non pas sans doute proportionn�e � leurs fautes, mais telle que les p�res en infligent � leurs enfants pour les remettre � la raison. Comme il �tait entr�, en effet, dans le tabernacle et qu'il suppliait Dieu de d�tourner la destruction que le peuple allait attirer sur lui, Dieu lui avait rappel� d'abord comment, apr�s tout ce qu'il avait fait pour eux, apr�s tant de bienfaits re�us de lui, ils en �taient venus � ne lui t�moigner que de l'ingratitude ; comment, � pr�sent, entra�n�s par la l�chet� des explorateurs, ils avaient jug� leurs rapports plus v�ridiques que sa propre promesse ; et voil� pourquoi, sans toutefois les perdre tous, sans an�antir enti�rement leur race, dont il faisait plus de cas que du reste des humains, cependant il ne leur permettrait pas � eux de s'emparer du pays de Chanaan, et de jouir de sa prosp�rit�. Il les forcerait, sans foyer, sans patrie, de v�g�ter pendant quarante ans dans le d�sert, en expiation de leurs p�ch�s. � Cependant[311] � nos enfants, dit-il, il promet de donner ce pays et de les faire ma�tres de tout ce dont vous vous �tes priv�s vous-m�mes, faute d'empire sur vous. �

2. Quand Mo�se leur eut ainsi parl� selon la pens�e de Dieu, le peuple fut en proie au chagrin et � la douleur, et supplia Mo�se de le r�concilier avec Dieu, et, les arrachant � cette vie vagabonde � travers le d�sert, de leur donner des villes. Mais il d�clara que Dieu n'autoriserait pas pareille tentative : car ce n'�tait pas � la l�g�re, comme les hommes, que Dieu avait �t� port� � se courroucer contre eux ; il avait pris une d�cision bien r�fl�chie � leur endroit. On ne doit pas juger invraisemblable que Mo�se, � lui seul, ait calm� tant de myriades d'hommes on fureur et les fit amen�es � plus de mansu�tude ; c'est que Dieu, qui l'assistait, pr�para le peuple � se laisser convaincre par ses paroles et que souvent, apr�s avoir d�sob�i, ils se persuadaient de l'inutilit� de leur r�bellion [par les aventures f�cheuses o� ils �taient pr�cipit�s].

3. L'admiration que ce grand homme excitait par ses vertus et la puissance persuasive de ses discours, il ne l�inspira pas seulement � l'�poque o� il v�cut, il en est digne encore aujourd'hui. Certes, il n'est pas un H�breu qui n'ob�isse, comme s'il �tait encore l� et qu�il d�t le ch�tier d'un manquement, aux lois que Mo�se a promulgu�es, m�me s'il pouvait les violer en cachette. Et il est bien d'autres t�moignages de sa puissance surhumaine : nagu�re quelques habitants d'au-del� de l'Euphrate, apr�s un voyage de quatre mois entrepris par v�n�ration pour notre temple, effectu� au prix de beaucoup de dangers et de d�penses, ayant offert des sacrifices, ne purent pas prendre leur part des chairs sacr�es, parce que Mo�se, les a interdites � ceux qui n'ont pas nos lois ou qui ne sont pas en rapport avec nous par les usages de leurs p�res. Les uns alors, sans avoir offert aucun sacrifice, les autres, laissant l� leurs sacrifices � moiti� accomplis, la plupart ne pouvant m�me d'aucune fa�on p�n�trer dans le temple, s'en retourn�rent, aimant mieux se conformer aux prescriptions de Mo�se que d'agir selon leur propre d�sir, d'ailleurs, ne craignant pas que personne vint leur rien reprocher � ce sujet, mais redoutant seulement leur propre conscience. Ainsi cette l�gislation qui parut �maner de Dieu eut pour effet de faire para�tre cet homme encore plus grand que nature. Mais, bien mieux encore, un peu avant la guerre r�cente, quand Claude gouvernait les Romains et quand Isma�l(os)[312] �tait grand-pr�tre chez nous, la famine ayant s�vi dans notre pays, au point qu'un assar�n se vendait quatre drachmes, et qu'on avait apport� pour la f�te des azymes 70 cors de larme - ce qui fait 31 (?) m�dimnes siciliens, ou 41 attiques[313] -, aucun des pr�tres n'osa consommer un seul pain, alors qu'un tel d�nuement pesait sur le pays, par crainte de la loi et du courroux que montre toujours la divinit� m�me pour des p�ch�s qui �chappent � tout contr�le. Ainsi il ne faut pas s'�tonner de ce qui s'accomplit alors, quand jusqu'� notre �poque les �crits laiss�s par Mo�se ont une telle autorit� que les ennemis eux-m�mes conviennent que notre constitution a �t� �tablie par Dieu m�me par l'entremise de Mo�se et de ses vertus.
Au reste sur ce sujet que chacun se fasse l'opinion qu'il lui plaira.

 

 



[1] Exode, XV, 23.
[2]
Pour ces d�tails ajout�s par Jos�phe au r�cit de l'Exode, cf. Mechilta, �d. Weiss, p. 53. et Tanhouma sur le m�me passage : selon quelques commentateurs, les mots de l'�criture : � Et ils ne trouv�rent point d'eau � feraient allusion aussi � l'�puisement de leurs provisions de route.
[3]
Jos�phe traduit l'h�breu mar comme les LXX.
[4]
La Bible ne dit rien de tel.
[5]
Moyen rationnel substitu� par Jos�phe au ph�nom�ne miraculeux racont� par la Bible. Cf. Guerre, liv. IV, VIII, 3.
[6]
Exode, XV, 27.
[7]
En h�breu : �lim.
[8]
Exode, XVI, 1 ; on dit, dans ce passage, que les Isra�lites �taient au 15e jour du 2e mois, � compter de la sortie d'�gypte, laquelle s'�tait effectu�e le 15 du 1e mois. Cf. les calculs du Talmud, Shabbat, 87 b.
[9]
Cf. Pseudo-Jonathan sur Ex., XVI, 2 : � la p�te qu'ils avaient emport�e �tait �puis�e �.
[10]
Dans la Bible, il n'est question de lapider Mo�se que plus loin (Ex., XVII, 4)
[11]
Exode, XVI, 12.
[12]
Exode, XVI, 13.
[13]
Exode, XVI, 14.
[14]
Dans une interpr�tation midraschique (Mechilta, Weiss, p. 58) d'un verset des Psaumes (LXXVIII, 25) qui rappelle l'�pisode de la manne, on attribue � Josu� un fait analogue � celui qui est rapport� ici � propos de Mo�se.
[15]
L'�criture ne parle pas de neige (il ne neige gu�re dans le d�sert arabique), mais de gel�e blanche. La comparaison avec la neige est d�j� dans Artapanus. Dans la Mechilta (sur Ex., XVI, 14) R. Josu� ben Hanania (Tanna de la fin du Ier et du commencement IIe si�cle) dit que la manne �tait menue comme du givre, interpr�tation adopt�e par le Pseudo-Jonathan.
[16]
Nombres, XI, 7.
[17]
Plus connu sous le nom de bdellium. Cette comparaison de la manne au bdellium, - pour la couleur -, n'est pas dans l'Exode, mais dans les Nombres (XI, 7). L'explication que donne Jos�phe du mot h�breu bd�lah, qu'il traduit par � sorte d'aromate �, n'est pas celle des LXX.
[18]
Jos�phe substitue ici l'assaron (h�breu : issar�n) � une autre mesure, l'�mer, que donne l'Exode (XVI, 16). Les deux mesures sont, d'ailleurs, �quivalentes. L'�mer, selon la Bible elle-m�me (Ex., XVI, 36), vaut un dixi�me d'�fa, et l'issar�n, comme son nom l'indique, vaut, de m�me, un dixi�me d'�fa (31,64).
[19]
La Sapience dit de m�me de la manne qu'elle renfermait tout ce qui est agr�able au go�t (XVI, 20) et qu'elle se changeait en tout ce qu'on d�sirait (21). Cette tradition se retrouve dans le Midrash. Exode Rabba (XXV) dit que la manne avait toutes les saveurs et que chaque Isra�lite y trouvait celle qui lui plaisait. Dans Yoma, 75 a, R. Abbahou (Amora de la fin du IIIe si�cle) dit en jouant sur le terme h�breu (Nombres, XI, 8) : � De m�me que l'enfant trouve diff�rentes saveurs au lait maternel, de m�me les Isra�lites trouvaient diff�rentes saveurs � la manne �. R. Yos� ben Hanina (Amora du IIIe si�cle) disait (ibid., 75 b) que la manne avait le go�t du pain pour les jeunes gens, de l�huile pour les vieillards, du miel pour les petits enfants. Cf. des variantes des m�mes dires dans Sifr� sur Nombres, XI, 8 ; Tanhouma (Sur Ex., XVI, 14) ; Ex. R., V ; Pesikta, 110 a.
[20]
Cette observation est confirm�e par ceux qui ont visit� cette partie de l'Arabie. Il existe une manne v�g�tale provenant d'un arbrisseau, la Tamirix mannifera.
[21]
Manna est l'aram�en de man.
[22]
M�me �tymologie que dans l�h�breu et les LXX.

[23]
Exode, XVII, 1.
[24]
En h�breu : Rephidim.
[25]
Il ne peut s'agir que de la Tora : cf. Antiquit�s, liv. V, I, 17.
[26]
Exode, XVII, 8.
[27]
Jos�phe a d�j� parl� pr�c�demment (Antiquit�s, liv. II, I, 2) de la Gobolitide, habit�e par les Amal�cites. Ou ne trouve que chez lui cette expression g�ographique. Cependant on lit une expression analogue chez St�phane de Byzance. Un passage de la Bible (Psaumes, LXXXIII, 8) fait mention d'une contr�e nomm�e G�bal, dans la r�gion de l'Arabie P�tr�e ; elle est cit�e � c�t� d'Amm�n, d'Amalec et de Peleschet. C'est vraisemblablement la Gobolitide de Jos�phe. Le terme para�t avoir �t� employ� assez tard, et pr�cis�ment le psaume pr�cit� ne para�t pas �tre plus ancien que l'�poque macchab�enne. P�tra correspond � l'h�breu S�la (future capitale des Nabat�ens).
[28]
Cf. Mechilta (ad. loc.), sur l'explication des mots : � Et Amalec vint � (Exode, XVII, 8)  d'apr�s R. Yos� ben Halafta (Tanna du IIe si�cle), Amalec serait � venu � avec un plan, c'est-�-dire qu'il aurait invit� tous les peuples � s'associer avec lui pour combattre Isra�l ; d'ailleurs, les peuples auraient recul� devant les vainqueurs du roi d'�gypte.
[29]
Texte corrompu.
[30]
Exode, XVII, 9.
[31]
En h�breu : Yeh�schoua bin Noun. La mention de la tribu d'�phra�m est tir�e de Nombres, XIII, 8.
[32]
En h�breu : Hour. Cette parent� entre Mo�se et Hour est inconnue � la Bible ; la tradition fait de Hour, non le mari, mais le fils de Miriam, qui aurait �pous� Caleb. C'est R Sim�on b. Lakisch (dans Ex. Rabba, XL ; cf. Tanhouma, sur Ex., XXXI, 2) qui �tablit cette filiation (d'apr�s II Chroniques, XI, 5, 19, 20, 24), pour expliquer la g�n�alogie de Be�alel, petit-fils de Hour, et descendant de Juda (Ex., XXXI, 2).
[33]
Plaisant anachronisme.
[34]
L'�criture ne parle pas de ce butin. Jos�phe est probablement encore ici l'�cho d'une tradition. Il s'agit pour lui d'expliquer comment plus tard les H�breux auront � leur disposition les nombreux et riches mat�riaux n�cessaires � l'�rection du tabernacle.
[35]
Les mots de la Bible (Exode, XVII, 15) signifient � Dieu ma banni�re � et s'appliquent non pas � Dieu, mais � l�autel.
[36]
Exode, XIX, 1. Jos�phe place, comme on voit, cette �tape avant l'�pisode de J�thro. C'est qu'en effet, J�thro vient retrouver Mo�se (Exode, XVIII, 5) pr�s de � la montagne du Seigneur �, c'est-�-dire du mont Horeb ou Sina�. Mais dans la Bible le d�part de la station de Rephidim n'est relat� qu'apr�s la visite de J�thro. Jos�phe �vite la difficult� en transposant.
[37]
Exode, XVIII, 1.
[38]
Dans tout cet �pisode comme plus haut, Jos�phe appelle le beau-p�re de Mo�se Ragou�l, au lieu qu'il est appel� partout Yithro dans l'h�breu. Ragou�l est le premier des noms donn�s par l'�criture au beau-p�re de Mo�se. V. Antiquit�s, liv. II, XI, 2 et XII, 1. Ce changement, d'ailleurs insignifiant, indique, du moins, que Jos�phe ne suit pas toujours le texte de tr�s pr�s.
[39]
Dans la Bible, J�thro vient chez Mo�se accompagn� de S�phora et de ses fils, dont Mo�se s'�tait s�par�. Jos�phe simplifie en supposant que Mo�se les avait toujours eus aupr�s de lui.
[40]
Le verset (Exode, XVIII, 2) ne parle pas d'un festin offert par Mo�se : il y est dit seulement que Aaron et les anciens d'Isra�l vinrent prendre un repas avec le beau-p�re de Mo�se. La Mechilta (ad. loc.) observe que Mo�se n'est pas nomm� parmi les convives, d'o� elle conclut qu'il servait les autres.
[41]
La Bible ne nomme que des chefs de 1.000, de 100, de 50 et de 10 (Exode, XVIII, 21).
[42]
Les mots qui suivent sont peu intelligibles : � Puis tu leur donneras des chefs qui les rangeront par sections de 30, de 20 et de 10 �. Comment concilier des groupes de 30 et de 20 avec des groupes de 50 ? Peut-on admettre que chaque cinquantaine se divisait en un groupe de 30 et un de 20 ? Seuls les groupes de 10 sont confirm�s par le texte biblique.
[43]
Exode, XVIII, 24.
[44]
La tradition insiste �galement sur l'honneur que Mo�se fait � J�thro en lui laissant tout le m�rite de cette organisation juridique (v. Sifr� sur ce passage).
[45]
Exode, XIX, 1.
[46]
Nous lisons � un oracle �. Le Laurentianus a � quelque chose d'utile �, le�on tr�s d�fendable (voir plus bas).
[47]
Exode, XIX, 16.
[48]
Exode, XIX, 14.
[49]
Tout ce discours est un hors-d��uvre, malgr� les pr�tentions d'exactitude formul�es plus haut.
[50]
Exode, XX, 1.
[51]
Scrupule assez singulier que nous ne retrouvons pas dans la litt�rature rabbinique. - Jos�phe croit voir dans le texte sacr�, d'ailleurs obscur � cet �gard (cf. Ex., XX, 16), que les Isra�lites auraient entendu toutes les dix paroles. La tradition n'est pas absolument fix�e � ce sujet. Voir Ex. Rabba, XXX, Mekkot, 21 a : selon une opinion talmudique, cit�e dans ce trait�, les H�breux n'auraient per�u que les deux premi�res.
[52]
Comme on voit, cette premi�re parole correspond dans l'Exode aux versets 2 et 3 du ch. XX. Cette mani�re de classer les phrases initiales du D�calogue n'est pas celle de tous les docteurs du Talmud. Celle qui semble pr�valoir dans Makkot, 24a, consiste � faire de la phrase : � Je suis l��ternel ton Dieu, etc. �, (que Jos�phe modifie beaucoup) le premier des dix commandements ; le second comprendrait la d�fense d'adorer un autre Dieu et de repr�senter Dieu par une image. Le classement adopt� par Jos�phe �tait sans doute celui des �coles palestiniennes, o� il avait �t� instruit.
[53]
L'�criture (Ex., XX, 4) interdit toute image quelconque de ce qui est dans le ciel, sur la terre ou dans les eaux. Il est visible que Jos�phe, ici, n'indique pas simplement le sens du deuxi�me commandement. L'expression � aucune image d'animal � parait bien tendancieuse. Jos�phe proteste d�j�, avant de les r�futer dans son Contre Apion, contre les fables diffamatoires des Mnas�as, Posidonios, Apollonios Molon et autres pamphl�taires alexandrins, qui accusaient les Juifs d�adorer une t�te d'�ne dans le sanctuaire. C'est sans doute la m�me arri�re-pens�e qui fait dire � Jos�phe un peu plus loin que les tissus des voiles du tabernacle avaient toute esp�ce d�ornements, sauf des figures d'animaux, alors que l'�criture prescrit pr�cis�ment les figures de keroubim.
[54]
Exode, XX, 18.
[55]
Voir Antiquit�s, liv. IV, VIII, 4.
[56]
Exode, XXXII, 1.
[57]
Exode, XXXII, 15.
[58]
Exode, XXXIV, 28.
[59]
Exode, XXV, 8.
[60]
L'omission de l'�pisode du veau d'or qui remplit le XXXIIe chap. de l�Exode est tr�s remarquable : Jos�phe �vite, ici encore, ce qui pourrait donner prise aux fables malveillantes des ennemis des Juifs.
[61]
L��criture ne dit rien au sujet de la disposition des dix commandements sur les tables ; mais la tradition s'en occupe. L'opinion de Jos�phe est aussi celle qu'exprime R. Hanina ben Gamliel (Tanna du commencement du IIe si�cle), tandis que d'autres docteurs pensent que les dix commandements �taient sur chacune des deux tables. Cette discussion se trouve dans Mechilta (sur Ex., XX, 16), j. Schekalim, VI, 1 ; j. Sota, 22 d ; Ex. Rabba, XLVII ; Cant. Rabba (sur Cant., V, 14). Jos�phe ajoute plus loin que les cinq commandements de chaque table �taient grav�s deux et demi par colonne. Cette disposition comportant deux colonnes par table ne para�t pas connue de la tradition rabbinique.
[62]
Exode, XXXI, 18 ; XXXII, 16.
[63]
Exode, XXV, 1 ; XXXV, 4.
[64]
Jos�phe traduit l'h�breu Schittim (Exode, XXV, 5) de la m�me fa�on que les LXX. On peut rapprocher de cette ex�g�se une opinion rapport�e dans une bara�ta (Yoma, 724 ; Soukka, 45 b), selon laquelle les mots h�breux d�Exode, XXVI, 15, signifieraient : des bois de Schittim qui tiennent (ind�finiment).
[65]
Exode, XXXI, 2.
[66]
En h�breu : Ba�alel. Nous lisons la m�me chose que Bernard dans les mss. En effet, dans l��criture on nomme son grand-p�re Hour. Or, pr�c�demment, Jos�phe a indiqu� que Hour �tait le mari de Miriam. Voir la note sur ce passage.
[67]
En h�breu : Oh�liab.
[68]
En h�breu et LXX : Ahisamach. Les premi�res lettres sont peut-�tre tomb�es dans le texte de Jos�phe, � moins qu'il ne les ait supprim�es dans le souci de gr�ciser, s�duit par l'allure grecque du mot ?
[69]
Exode, XXXVI, 5. Le grec emploie une expression assez obscure ; dans la Bible, les artisans viennent d�clarer � Mo�se que les offrandes du peuple sont surabondantes. La Version latine des Antiquit�s, o� on lit ici : � ea quae data fuissent �, semble refl�ter une le�on plus satisfaisante, en tout cas plus conforme � l'h�breu.
[70]
Exode, XXXV, 25.
[71]
Exode, XL, 17.
[72]
Exode, XXVII, 9. Jos�phe emploie � dessein ce mot grec, �quivalent du latin atrium, par souci de modernisme. L'h�breu ha��r (parvis) est traduit diff�remment dans les LXX.
[73]
Nous traduisons d�apr�s Exode, XXVII, 10. Le texte de Jos�phe est alt�r�.
[74]
Il n'est pas question dans l'h�breu (XXVII, 16) de ce rev�tement d�argent.
[75]
C'est-�-dire aux deux ailes de cette face ant�rieure, chacune de 15 coud�es de large, ce qui, avec les 20 coud�es de la porte, compl�tait les 50 coud�es de la largeur totale.
[76]
D�tail �tranger � la Bible. Voir plus loin 4.
[77]
Exode, XXX, 8
[78]
Exode, XXVI, 1
[79]
Exode, XXVI, 16 ; XXXVI, 21.
[80]
L'Exode ne dit rien � ce sujet. La tradition croit que ces planches ou solives avaient une coud�e d'�paisseur (Schabbat, 98 b).
[81]
Ou d'une palme (tofah en h�breu), c'est-�-dire de 4 doigts, comme il a �t� dit plus haut.
[82]
La lacune est �vidente.
[83]
Le texte a, en grec, une coud�e, mais la largeur du pavillon devant �tre de 10 coud�es, ces piliers plac�s aux angles ne pouvaient avoir qu'une demi-coud�e de large, au lieu d'une coud�e et demie comme les autres.
[84]
Cette donn�e ne provient pas de l'�criture, qui n�indique pas les dimensions de ces barres et d�clare seulement qu�il y en avait cinq pour chaque face du tabernacle. D'apr�s la tradition, ces cinq barres se d�partageaient ainsi : deux barres en haut bout � bout, et deux en bas, plus une au milieu qui passait � travers les solives elles-m�mes. Dans le syst�me de Jos�phe, cette disposition d'une barre qui passerait par toutes les solives est sp�ciale � la paroi post�rieure (c�t� ouest) du tabernacle.
[85]
Exode, XXVI, 31.
[86]
Voir plus loin (VII, 7) la m�me comparaison, reprise avec plus de d�tails.
[87]
Le texte h�breu n�en dit rien.
[88]
Il est tr�s remarquable que Jos�phe, non seulement ne mentionne pas ici les keroubim, figures d'animaux ail�s, qui �taient, selon Exode XXVI, 31, entre-tiss�es dans ce voile et que les LXX, eux, reproduisent, mais m�me les exclue formellement. Le but de Jos�phe para�t �tre, comme plus haut, de proclamer l'�loignement du juda�sme pour toute repr�sentation d'�tre anim�. Il ne peut pas cependant ne pas mentionner plus loin les keroubim de l'arche sainte ; mais il se tire d'affaire en disant que ces �tres ail�s ne ressemblaient � rien sous le ciel. Notons encore, pour le pr�sent passage, que la Vulgate ne parle pas non plus d'�tres ail�s, de ch�rubins : elle traduit le mot keroubim (XXVI, 1 et 31) par variatas et et pulchra varietate contextum.
[89]
Exode, XXVI, 36.
[90]
Exode, XXVI, 1.
[91]
Dans l'h�breu et les LXX, il est question de n�uds bleu azur et d'agrafes d'or.
[92]
L'�criture parle de deux pi�ces form�es chacune de cinq tentures.
[93]
Exode, XXVI, 7.
[94]
D'apr�s le Talmud (Sabbat, 98 b), les tentures tra�naient m�me sur le sol. Un docteur de l'�cole d'Isma�l (IIe si�cle) compare le tabernacle � � une femme qui se prom�ne avec une robe � tra�ne �.
[95]
Exode, XXV, 10 ; XXXVII, 1.
[96]
Voir le � 1 de ce chapitre.
[97]
En h�breu : aron.
[98]
Ce qui �quivalait aux 2 coud�es et demie de la Bible, la coud�e (en h�breu : ammet) valant 2 empans (en h�breu : z�ret, cf. I Samuel, XVII, 4).
[99]
D�tail personnel � Jos�phe.
[100]
Exode, XXV, 18 ; XXXVII, 7. Voir plus haut la note sur le repr�sentation des animaux.
[101]
Quoi qu'en dise Jos�phe, on ne trouve rien de semblable dans le Pentateuque. Il y a peut-�tre ici un souvenir de la vision d'Ez�chiel.
[102]
Voir plus haut la note sur ce sujet.
[103]
Exode, XXV, 23; XXXVII, 10.
[104]
Ou une palme. Dans la description que donne l'Exode, la table n'est pas �vid�e  elle est entour�e d'un ch�ssis d'une palme de longueur ; un lis�r� d'or court autour de la table m�me ; un autre entoure le ch�ssis.
[105]
L�vitique, XXIV, 5 ; Exode, XXV, 30.
[106]
Cette assimilation para�t erron�e. Le cotyle vaut 0,27 l et l�assar�n 3,64 l (cf. J. Benzinger, Hebra�sche Archaeologie, 1894, p. 179) ; or 7 cotyles ne levaient en tout que 1,89 l. Peut-�tre faut-il lire dans le grec 27 cotyles (27 x 0,27 = 7,29 ; = 2 x 3,64)
[107]
Jos�phe fait allusion � l'ouvrage qu'il m�ditait de composer sur les motifs rationnels des prescriptions mosa�ques (cf. le Pr�ambule des Antiquit�s).
[108]
Exode, XXV, 31.
[109]
En h�breu : kikkar. Mais le talent grec vaut 60 mines et non 100.
[110]
Dans l'�criture, le mot correspondant signifie : branche, roseau.
[111]
La tradition (Menahot, 28 b) essaye �galement d'�num�rer les diff�rentes parties de la menora (cand�labre). Elle trouve 22 calices, 11 sph�res et 9 fleurs. Le chiffre de 70 parait arbitraire, en ce qui concerne le tabernacle mosa�que. Mais Jos�phe songe toujours, dans sa description, au temple de J�rusalem et il n�est pas impossible que le cand�labre pris par les Romains ait compt� 70 ornements. Reland croit pouvoir retrouver ce nombre sur le bas-relief de l'arc de Titus. On pourrait encore pr�tendre que le chiffre de 70 est imagin� par Jos�phe pour les besoins du symbolisme ; il dit, en effet, plus loin, que les 70 parties du cand�labre rappellent les 10 degr�s des 7 plan�tes.
[112]
Exode, XXX, 1.
[113]
Tous les traducteurs de la Bible, y compris les LXX, rendent la m�me traduction de l�h�breu. L�opinion de Jos�phe ne se retrouve nulle part ailleurs. La tradition ne nous dit rien sur la forme des cornes de l'autel d'or, quant � l'autel de cuivre, ses cornes, selon Maimonide (Misehn� Torah, H. Ben Habehira, II, 8), �taient des parall�l�pip�des creux de 5 palmes de haut et de 1 coud�e carr�e de surface.
[114]
Exode, XXVII, 1 et XXXV, 16.
[115]
Jos�phe simplifie la description donn�e par l'�criture, description d'ailleurs peu claire et favorisant la diversit� des interpr�tations. Le foyer dont parle Jos�phe correspond �videmment au mikhbar. Jos�phe ne parle pas du karkob, sorte de plate-forme ou d'entablement (voir Talmud, Zebahim, 32 b). Ce karkob, qui �tait en cuivre, �tait probablement destin�, selon l'interpr�tation de Pseudo-Jonathan sur Exode, XXVII, 5, � recevoir les charbons et les cendres qui tombaient du foyer proprement dit.
[116]
Les objets correspondants mentionn�s dans Exode, XXVII, 3, ne sont pas compris de la m�me fa�on par tous les traducteurs ; cf. LXX ad loc., et les Targoumim.
[117]
Exode, XXVIII et XXIX.
[118]
Ce mot est l'�quivalent aram�en kahanaya, de l'h�breu kohanim.
[119]
On a vu avec raison dans ce mot �trange une alt�ration de l'aram�en kahana rabba, grand-pr�tre. La premi�re syllabe ka a-t-elle �t� transpos�e � la fin du mot par une erreur de copiste, ou Jos�phe a-t-il pens� que la forme anarabaque ou arabaque avait une allure plus grecque, il est difficile de le d�terminer. L'origine aram�enne du mot est, en tout cas, indiscutable.
[120]
Les mots qui suivent et qui, en bon grec, ne peuvent s'appliquer qu'� une description d�j� faite, ne sont pas � leur place et paraissent faire double emploi avec le � 4 ci-dessous, � moins qu'il n'y ait ici une lacune [T. R.]
[121]
Exode, XXVIII, 42. En h�breu : michne�a�m. C'est bien l'ordre qu'indique, de son c�t�, la tradition rabbinique r�sum�e clairement dans Maimonide, M. Torah, H. Kel� Hamikdasch, X, 1. Dans le Talmud, Yoma, 25 a, il est dit que le cale�on de lin est la premi�re pi�ce de l'habillement des pr�tres, d'apr�s L�vitique, XVI, 4.
[122]
Cf. la description un peu diff�rente qui en est donn�e dans Nidda, 13 b. Jos�phe parait admettre implicitement que ce cale�on est tout d'une pi�ce, comme le Talmud l�exprime d'apr�s la prescription de l'Exode (XX, 36).
[123]
Exode, XXVIII, 4.
[124]
D'apr�s la tradition �galement (Yoma, 71 b), dans le tissu des v�tements sacerdotaux chaque fil �tait doubl� plusieurs fois.
[125]
En h�breu : kout�net, qui para�t �tre la m�me chose que le chit�n grec. Jos�phe ne semble pas se douter de la parent� de ces deux mots. L'�tymologie qu'il propose lui est inspir�e par la traduction aram�enne kit�una de l'h�breu kout�net ; ce n'est qu'en aram�en que ce mot signifie lin. Voir Yoma, 71 b.
[126]
D'apr�s Maimonide, qui r�sume les traditions talmudiques, la tunique allait �galement jusqu'aux talons (M. Tora, Hil. Kel� Hamikdasch, VIII, 17).  
[127]
D'apr�s le Talmud, Yoma, 72 b, les manches �taient cousues par exception � la tunique.
[128]
Pour cette ceinture, dont Jos�phe dit plus loin le nom, la Bible donne peu d'indications. D'apr�s le Talmud (Yoma, 72 a et b), cette ceinture est la m�me, qu'il s'agisse d'un grand-pr�tre ou d'un pr�tre ordinaire. Quant aux dimensions, la tradition, au contraire de Jos�phe, n'indique que la longueur, non la largeur. D'apr�s le Talmud (Yoma, 44), la ceinture de la tunique aurait eu 32 coud�es de long ou 32 plis, selon la le�on de Rapoport (Ereck Millin). Maimonide, H. Kel� Hamikdasch, VIII, 19, indique une largeur de 3 doigts, ce qui se rapproche de l'opinion de Jos�phe.
[129]
C'est l� sans doute le taschbe�, tissu � mailles dont parle l'�criture, Exode, XXVIII, 4, mais en l'attribuant seulement � la tunique.
[130]
Nous supprimons le byssus qui n'est pas une teinture, mais sert de fond aux trois autres couleurs. Cf. plus bas � 7.
[131]
Selon la tradition (Zebahim, 18 b), l'abnet ne devait pas s'enrouler plus bas que les hanches, ni plus haut que l'aisselle. Le Targoum Jonathan sur �z�chiel, XLIV, 18, emploie l'expression � sur leur c�ur �, ce qui r�pond � l�expression employ�e par Jos�phe.
[132]
Jos�phe semble contredire ici la r�gle qui veut que les pr�tres ne portent l'abnet que pendant le service, car cette �toffe contient de la laine et du lin, autrement dit du schaatn�z, m�lange interdit dans le texte du Deut�ronome, XXII, 11, que Jos�phe lui-m�me reproduit plus loin (liv. IV, VIII, 11). Comme Jos�phe �tait de souche pontificale et ne peut ici �tre suspect d'erreur, on est port� � croire qu'on admettait de son temps l'opinion que le Talmud (Yoma, 12 b) met dans la bouche de R. El�azar ben Simon (Tanna de la fin du IIe si�cle), � savoir que la ceinture des pr�tres ordinaires ne contenait pas de laine, mais seulement du byssus.
[133]
Exode, XXVIII, 39 ; XXXIX, 29. En h�breu : abnet.
[134]
C'est la traduction aram�enne du mot abnet, qu'on trouve, d'ailleurs, dans les Targoumim. Le mot h�mydn est un mot persan.
[135]
Ce mot correspond � l'h�breu mischb��eth, substantif tir� du verbe shabbe�, que l'�criture emploie pour expliquer le tissu de la tunique. D'apr�s Jos�phe, le tissu de la tunique des pr�tres ordinaires et de la tunique du grand-pr�tre serait le m�me, ce qui concorde avec l'opinion du Talmud (Yoma, 12 b) pour lequel l'abnet seul est tiss� diff�remment, selon qu'il s'agit du grand-pr�tre ou du pr�tre ordinaire (laine et lin pour le premier, lin seulement pour le second). Ce qui prouve que Jos�phe se r�f�re ici � la tradition, c'est que de l'examen des versets (Exode, XXVIII, 4, 39) il semble r�sulter que le mot shabbe� s'applique exclusivement � la tunique du grand-pr�tre.
[136]
En h�breu : mi�n�fet. Jos�phe attribue aux pr�tres ordinaires la coiffure qui, d�apr�s Exode, XXVIII, 4, est celle du grand-pr�tre seul. Les pr�tres ordinaires avaient, selon la Bible, la migba�a. L'erreur ou la confusion est d'ailleurs insignifiante, car ces deux sortes de coiffure �taient form�es de bandes analogues, qui toutefois s'enroulaient autour de la t�te de deux fa�ons diff�rentes (cf. Maimonide, R. Kel� Hamikdasch, VIII, 2, d'apr�s Yoma, 71 b. Voir ce que dit Jos�phe plus loin au � 6 de ce chapitre).
[137]
Texte corrompu.
[138]
Tous ces d�tails, inconnus � la Bible et � la tradition, contredisent de plus la Halacha (Yoma, 72 b, et Zebahim, 88 b), selon laquelle les v�tements des pr�tres n'�taient pas cousus, � l'exception des manches de la tunique. Cependant ce passage, par sa pr�cision, fait croire � l'exactitude des souvenirs de Jos�phe qui rapporte, sans doute, ce qu'il a vu lui-m�me.
[139]
Exode, XXVIII, 31 ; XXXIX, 22.
[140]
En h�breu : me�l. Les LXX traduisent aussi, en grec, ce mot par � qui descend jusqu'aux pieds �.
[141]
Pour l'absence des manches, l'opinion de Jos�phe est conforme � celle de Maimonide (H. Kel� Hamikd., IX, 4) et de Nahmanide dans son commentaire sur le Pentateuque (sur Exode, XVIII, 31) ; l'accord de ces deux derniers fait croire � un commentateur de Maimonide qu'ils se fondent sur une bara�ta qu'ils sont seuls � conna�tre. On voit que Jos�phe poss�dait une tradition identique. Quant au d�tail de la description, il y a des divergences. Pour ce que Jos�phe dit de la frange, voir plus haut, � 3, et la note. Sur le nombre des clochettes et grenades, ni Jos�phe, ni l'�criture ne disent rien. Selon le Talmud, Zebahim, 88 b, il y en avait en tout 72.
[142]
Exode, XXVIII, 6 ; XXXIX, 2.
[143]
En h�breu : �phod.
[144]
L'�criture ne donne pas de d�tails sur la fa�on de l'�phod. La tradition ne dit pas que l'�phod ait �t� pourvu de manches.
[145]
Exode, XXVIII, 15 ; XXXIX, 8.
[146]
En h�breu : h�schen.
[147]
Jos�phe ne parle pas en particulier des oracles appel�s Ourim et Toumim (Exode, XXVIII, 30). Ces objets, qu'on n'a jamais su d�finir, se mettaient sur le h�schen (pectoral). Jos�phe a pr�f�r� attribuer la facult� de rendre des oracles aux pierres m�me du pectoral (voir plus loin, VIII, � 9 et la suite).
[148]
Exode, XXVIII, 9 ; XXXIX, 6. Ce sont les pierres de sch�ham de la Bible. Le texte de Jos�phe est alt�r�.
[149]
Le verset (Exode, XXVIII, 10) dit : � selon leurs naissances �.
[150]
Exode, XXVIII, 17 ; XXXIX, 10.
[151]
La liste des LXX est, � peu de chose pr�s, identique.
[152]
Cf. sur les noms des phylarques et leur ordre Sota, 36 a et b.
[153]
Exode, XXVIII, 8.
[154]
Il n'en est question ni dans l'�criture, ni dans le Talmud.
[155]
Exode, XXVIII, 36; XXXIX, 30.
[156]
On trouve dans le Talmud (Houllin, 138 a), une bara�ta d'o� il r�sulterait qu'en effet, par dessus le bonnet, le grand-pr�tre se coiffait encore d'une sorte de turban de laine sur lequel se posait le ci� d'or et ainsi, dit ce texte, se trouvait r�alis� le commencement du verset, Exode, XXVIII, 37 : � et tu le placeras sur le tissu d'hyacinthe �.
[157]
C'est de l'aram�en. Voir, sur ce nom de plante, Immanuel L�w, Aramaeische Pflanzennamen, Leipzig, 1881, n� 326, p. 381. Il n'est question de cette couronne et de ce calice ni dans le Pentateuque, ni dans les sources rabbiniques. L'�criture ne parle que d'un ci�, appel� en quelques passages n�zer hakk�desch ; ce ci� est partout traduit par plaque, lame. Le Talmud parle bien quelquefois (Kiddouschin, 66 a) de couronne pontificale, mais seulement par m�taphore. Si Jos�phe ajoute au ci� une couronne d'or, c'est qu'il avait dans l'esprit la couronne que le grand-pr�tre portait certainement � son �poque. Il n'est pas seul, d'ailleurs, � rapporter au pass� un usage de date r�cente. D�j� l'Eccl�siastique (commencement du IIe si�cle av. J.-C.) parle d'une couronne d'or port�e par Aaron (XLV, 14), et non de la simple plaque de l'Exode.
[158]
Le ci� proprement dit.
[159]
D'apr�s la Bible, il y avait deux mots, lesquels, selon le Talmud (Soukka, 5a; Sabbat, 63b) �taient grav�s dans la plaque d'or sur deux lignes : le t�tragramme en haut (nom de Dieu) et les quatre autres lettres (Consacr� ou Saintet�) en bas.
[160]
Cet essai d'une symbolique du Tabernacle, d�j� esquiss�e plus haut, est dans le go�t des Alexandrins et rappelle en particulier Philon (II, M., 148 �153, 155). Jos�phe lui-m�me en avait pr�c�demment donn� quelques traits (Guerre, V, 5). Il faut croire que ce genre d'explications all�goriques s'�tait r�pandu, car on trouve dans les Midraschim des exemples curieux d'interpr�tations analogues. Le Livre des Jubil�s, inspir� de Philon, para�t avoir compar� �galement, - dans la version primitive -, le Sanctuaire � l��uvre de la cr�ation (voir Epstein dans Rev. �t. juiv., t. XXI, p. 94). Un �crit qui a beaucoup de rapports avec le pr�c�dent, le Midrash Tadsch�, s��tend aussi (ch. II) sur les correspondances entre la cr�ation et le tabernacle (en y joignant le temple de Salomon) : � le Saint des Saints r�pond aux cieux sup�rieurs, l'autre partie du sanctuaire � la terre, le parvis � la mer..., le cand�labre aux astres, etc. � La liturgie samaritaine conna�t aussi la signification all�gorique du tabernacle (v. Heidenheim, Samarat. Liturgie, p. 16). Dans Tanhouma sur Exode, XXXVIII, 21, le tabernacle est compar� � l��uvre de la cr�ation ; l'enceinte faite de tentures correspond au ciel et � la terre ; le voile qui s�pare le sanctuaire du Saint des saints est assimil� au firmament, qui s�pare les eaux sup�rieures des eaux inf�rieures, etc.
[161]
Dans le Bellum, VII, 5, Jos�phe, parlant du cand�labre du temple de J�rusalem, dit que les sept lampes symbolisaient la saintet� de la semaine.
[162]
Cf. Philon, Vita Mosis, II, M.. p. 148 fin et 149.
[163]
Autre nom attribu� par Jos�phe � l'�phod, qu'il a d�j� appel� plus haut �p�mis.
[164]
L�vitique, VIII, 1.
[165]
Dans le Midrash �galement, Mo�se passe pour avoir d�sir� lui-m�me la charge du grand-pr�tre (L�vit. Rabba, XI ; Tanhouma sur Lev., IX, 1). On y repr�sente aussi Dieu invitant Mo�se � consacrer Aaron devant les anciens et le peuple pour que sa nomination ait un caract�re public.
[166]
Exode, VI, 23.
[167]
En h�breu : Nadab, Abihou.
[168]
Exode, XXXI, 10 ; XXXV, 19 ; XXXIX, 1.
[169]
Il se pourrait qu'en employant l'expression � le superflu, l'exc�dent �, Jos�phe ait entendu traduire l'h�breu dans l'expression difficile bigd� serad et ait vu dans ce mot la m�me racine qui a form� � superstes �, (Nombres, XXI, 35 ; Josu�, X, 20, etc.). Cette ex�g�se, d�ailleurs peu plausible, se retrouve dans le recueil Bikkour� Haittim, ann�e 1825, p. 59.
[170]
Exode, XXX, 11.
[171]
Ce n'est pas exact. La drachme attique p�se 4,37g, le sicle h�bra�que ou tyrien 14 grammes. C'est, en r�alit�, un t�tra drachme ph�nicien [T. R.]
[172]
Chiffre erron�, la Bible et les LXX ont 603.550 (Exode, XXXVIII, 26).
[173]
Exode, XXX, 22.
[174]
Jos�phe donne les m�mes noms de parfums qu'on trouve dans les LXX (Exode, XXX, 22-24).
[175]
Les versets du Pentateuque o� il est question de l'�clairage du cand�labre ont donn� lieu � des interpr�tations diverses de la part du Talmud et des commentateurs. Ces versets sont : Exode, XXV, 37; XXVII, 20; XXX, 8; L�vitique, XXIV, 14 ; I Samuel, III, 3; II Chroniques, XIII, 11. Ils sont discut�s dans Menahot, 98 b. L'opinion de Jos�phe est conforme � celle du Sifr� (p. 16 a).
[176]
Exode, XXXVIII, 22.
[177]
Dans Tanhouma (sur Exode, XI, fin), R. Samuel bar Nahman (Amora palestinien du IIIe si�cle) exprime l'opinion que le tabernacle a �t� �rig� le septi�me mois apr�s que les travaux avaient commenc�. Cette opinion se rapproche de celle de Jos�phe.
[178]
Exode, XL, 17.
[179]
Nous traduisons d'apr�s le sens g�n�ral de la phrase, mais le texte est s�rement corrompu [T. R.]
[180]
Exode, XL, 34.
[181]
La Bible ne parle pas de cette ros�e.
[182]
L�vitique, VIII, 14.
[183]
L�vitique, IX, 24.
[184]
L�vitique, X, 1.
[185]
Dans l'�criture, c'est Mi�a�l et El�aphan, fils d'Ouziel, oncle d'Aaron, qui sont charg�s d'emporter hors du camp les corps de Nadab et d'Abihou.
[186]
Il est fait allusion, ici et dans les paragraphes suivants, aux Ourim et Toumim. Le Talmud (Yoma, 73 b) explique justement le mot Ourim par lumi�re. Sur le fonctionnement de ces oracles, qui, d'ailleurs, selon le Talmud (Sota, 48 b) et Jos�phe lui-m�me (plus loin) n'existaient plus d�s l'�poque du second temple, les opinions les plus diverses avaient cours. En tout cas, contrairement � l'opinion de Jos�phe, la tradition (cf. aussi Philon, De vita Mos., II, M., p. 154) croit que ces Ourim et Toumim �taient distincts des pierres du pectoral. L'oracle �tait rendu, d'apr�s une opinion talmudique, au moyen des lettres grav�es sur les pierres, lesquelles lettres se r�unissaient miraculeusement pour former des mots.
[187]
Donc environ depuis la mort de Jean Hyrcan et l'abolition de la th�ocratie. D'apr�s la tradition, l'oracle des Ourim et Toumim a cess� bien avant, � depuis la mort des premiers proph�tes �, dit la Mishna de Sota, IX, 14, c'est-�-dire, comme il r�sulte de la discussion du Talmud (ibid., 48 b), depuis l'�poque du second temple, Agg�e, Zacharie et Malachie �tant seuls consid�r�s comme � derniers proph�tes �.
[188]
Nombres, VII, 1.
[189]
Ce sont les L�vites et non les phylarques qui auront la garde de ces chars et la mission d'emporter les pi�ces du tabernacle (Nombres, VII, 6, 7, 8).
[190]
Les LXX emploient les m�mes termes que Jos�phe (Nombres, VII, 13).
[191]
Dans la Bible, 10 pi�ces d'or.
[192]
En h�breu : schelamim. Les m�mes sont appel�s plus loin � sacrifices d'actions de gr�ce �.
[193]
Nombres, VII, 17.
[194]
Nombres, VII, 89.
[195]
L�vitique, I, 1 ; cf. Contre Apion, II, 23.
[196]
Dans le Contre Apion (II, � 195), Jos�phe explique le but et la raison d'�tre de ces sacrifices qu'il ne fait ici qu'�num�rer.
[197]
Philon (De victimis, � 3, II, M., p. 238) distingue comme Jos�phe les sacrifices publics et les sacrifices priv�s.
[198]
D'apr�s le L�vitique et la tradition (v. Maimonide, M. Tora, H. Maac� Hakorbanot, I, 1), il y a quatre sortes de sacrifices : �la (holocaustes), hattat, ascham (deux sortes de sacrifices expiatoires), schelan�m (sacrifices d'actions de gr�ce) sans compter les subdivisions. Jos�phe, qui traite tr�s bri�vement des sacrifices, ne parle ici que de deux sortes, mais il mentionne �galement plus loin les sacrifices expiatoires.
[199]
L�vitique, I, 3.
[200]
Pour ces d�tails qui ne sont pas formellement dans la Bible, Jos�phe suit la tradition, mais en simplifiant. Les holocaustes de quadrup�des, selon les sources rabbiniques, sont seuls soumis � la r�gle qui exige qu'on n'emploie que des animaux m�les ; pour les holocaustes d'oiseaux on se servait indiff�remment de m�les ou de femelles. Quant � l'�ge des victimes, d'apr�s la tradition (Para, I, 3), non seulement les b�ufs, mais aussi les agneaux et les boucs pouvaient �tre immol�s quand ils �taient � grands �, c'est-�-dire entre un an et deux ans ; pour les b�ufs, on pouvait m�me aller jusqu'� trois ans.
[201]
Par qui ? Jos�phe ne le dit pas express�ment. Cependant il semble, d'apr�s lui, que ce sont les pr�tres qui s'acquittaient de ce soin. Primitivement, les simples particuliers pouvaient en �tre charg�s (I Chroniques, XXIX, 21). Plus tard, on le confia aux pr�tres ordinaires (cf. II Chroniques, XXIX, 21-24 ; XXX, 1, 11). Pendant l'�poque du second temple, les la�ques eurent le droit d'immoler les victimes, comme on le voit par la 1�re Mishna du ch. III de Zebahim.  
[202]
Jos�phe prend � la lettre les mots de L�vitique, I, 5. Selon la Halacha (Sifra sur ce passage ; Zebahim, 53 b), on ne faisait d'aspersions pour les holocaustes que sur les deux angles nord-est et sud-ouest de l'autel, de fa�on � mettre du sang sur les quatre c�t�s, mais sans en jeter tout autour.
[203]
Selon L�vitique, I, 13, on ne lavait que les pieds et les intestins, mais, d'apr�s II Chroniques, IV, 6, le nettoyage des holocaustes para�t avoir �t� complet. Jos�phe dit, d'ailleurs, plus loin que les pieds et les intestins �taient lav�s avec un soin particulier (cf. Sifra sur L�vitique, I, 6; Tamid, IV, 3).
[204]
La prescription qu'on lit dans L�vitique, II, 13 : � Sur tous tes sacrifices tu offriras du sel � est donn�e � propos des oblations ; mais le principe est appliqu� en effet, selon la Halacha, � toute esp�ce de sacrifices (Tamid, IV, 3 ; Menahot, 21 b).
[205]
D'apr�s L�vitique, I, 8, le d�pouillement des peaux n'a lieu que pour les holocaustes de gros b�tail ; mais le Sifra (ad loc.) l'�tend � tous les holocaustes. Cf. aussi L�vitique, VII, 8 ; Zebahim, II, 4 ; Philon, M., II, p. 235.
[206]
L�vitique, III, 1.
[207]
L�vitique, V, 1.
[208]
Dans la Bible, il y a deux noms pour cette sorte de sacrifices : hattat et ascham ; mais la d�finition pr�cise de chacun de ces termes est malais�e � fournir. Jos�phe, dans sa br�ve notice, m�lange beaucoup de textes du L�vitique qui traitent en d�tail des sacrifices publics ou priv�s et des divers p�ch�s qui en n�cessitent l'offrande (voir l�-dessus, Maimonide, M. T., H. Maac� Hakorbanot). Le mot grec employ� par Jos�phe, se trouve aussi dans les LXX1 correspondant � l'h�breu : hattat. Le mot grec qu'on trouve plus loin, se rencontre �galement dans les LXX avec un autre pour d�signer plut�t le sacrifice nomm� ascham. Jos�phe, qui se r�serve de parler ailleurs plus amplement des sacrifices, est ici trop bref pour �tre exact. Il dit que le c�r�monial des sacrifices d'expiation est le m�me que celui des sacrifices d'actions de gr�ce. Il devait en excepter les hattaot mentionn�s dans L�vitique, IV, 1-22, s�rie de sacrifices o� les victimes sont presque enti�rement consum�es.
[209]
D'apr�s la Halacha (Sifr� sur L�vitique , V, 8 ; Pesahim, 59 a), l'holocauste n'est offert qu'apr�s le hattat.
[210]
L�vitique, IV, 27; VII, 1.
[211]
Soit ignorance de l'acte commis, soit ignorance de la loi telle est la Halacha (Sabbat, 67 b sqq.).
[212]
Ce que l'�criture appelle les cornes de l'autel.
[213]
L�vitique, V, 21.
[214]
L�vitique, IV, 22.
[215]
Le L�vitique dit que le naci (prince) n'a qu'un bouc m�le � offrir. Le taureau n'est exig�, selon L�vitique, IV, 3, que du grand pontife et (V 14) de l'assembl�e d'Isra�l. Mais Jos�phe, en employant le m�me mot grec que dans d'autres passage (Bellum, II, � 627), d�signe les membres du sanh�drin, qui repr�sentent la communaut�, selon la tradition (cf. Sifra sur L�vitique, IV, 13 : Horayot, 4 b).
[216]
Nombres, XV, 4.
[217]
L'obligation d'employer du froment est �nonc�e aussi dans Sota, II, 1.
[218]
C'est l� l'oblation que le Talmud appelle minhat ne�achim ; elle �tait, en effet, br�l�e tout enti�re sur l'autel (Menahot,  VII). Parmi les Sadduc�ens r�gnait une doctrine diff�rente (v. Meguillat Taanit, VIII) : une seule poign�e �tait offerte ; le reste appartenait aux pr�tres.
[219]
L�vitique, II, 1 ; IV, 13.
[220]
L�vitique, VI, 16.
[221]
L�vitique, XXII, 26 ; II, 4.
[222]
Nombres, XXVIII, 2.
[223]
C'est l'opinion des Pharisiens, fond�e sur Nombres, XXVIII, 2 : � Vous observerez pour me l'offrir, etc. � Les Sadduc�ens croyaient que les sacrifices quotidiens pouvaient �tre offerts par un particulier � cause du verset 4, qui emploie le singulier : � Tu pr�pareras le premier agneau, etc. �  Cf. Mehanot, 65 ; Meguillat Taanit, I.  
[224]
Dans Antiquit�s, XIV, 4, 3, Jos�phe pr�cise l'heure du soir ; il dit � vers la neuvi�me heure �. La m�me heure environ est indiqu�e dans la Mishna de Pesahim, V, 1 : � Le sacrifice perp�tuel, dit ce texte, est immol� � la 8e heure et demie et offert � la 9e heure et demie �. Cf. aussi C. Apion, II, � 105.
[225]
D'apr�s le Talmud (Schebouot, I, 1, et 9 a), le bouc offert aux n�om�nies (et aux trois f�tes) est destin� � expier les p�ch�s dont on n'aurait eu jamais nulle connaissance et que Dieu seul conna�t.
[226]
Nombres, XXIX, 1.
[227]
Le premier du mois ; les mots qui expriment cette date ont d� �tre saut�s par les copistes. Jos�phe ne donne pas non plus ici le nom h�breu du septi�me mois, � savoir Tisri ; mais on le trouve ailleurs (Antiquit�s, VIII, � 100).
[228]
Nombres, XXIX, 7 ; L�vitique, XVI, XXIII, 26.
[229]
Ce que Jos�phe rapporte � succinctement - c'est le c�r�monial tel qu'il a pu le voir encore au temple de J�rusalem. De son temps, le grand-pr�tre n'offrait que les sacrifices propres � la solennit� ; les pr�tres ordinaires faisaient le reste. Mais d'apr�s les sources rabbiniques, tout le service �tait effectu� anciennement par les grands-pr�tres (bara�ta de Toma, 32 b ; Houllin, 29 b ; Horayot, 22 b).
[230]
Celui dont il est parl� dans L�vitique, XVI, 5, et celui qui est offert pour le peuple, selon Nombres, XXIX, 8. Jos�phe se trouve r�soudre ainsi comme R. El�azar bar R. Simon, contre Rabbi, la question de savoir si ces deux passages d�signent le m�me sacrifice ou deux sacrifices diff�rents (voir la bara�ta cit�e dans Toma, 3 a et 70 b). La tradition ult�rieure a, au contraire, accept� plut�t l'opinion de Rabbi (v. Maimonide, Hil. Abodat Yom Hakkippourim, I, 1).  
[231]
Telle est aussi l'opinion du Talmud (Shebouot, 14 a) : � Le kohen l'offre � ses frais, et non aux frais de la communaut� � ; cette r�gle est fond�e sur la triple r�p�tition des mots ascher l� (L�vitique, XIII, 6 et fin), que les LXX traduisent chaque fois par : � pour ses fautes �.
[232]
La Halacha (Yoma, V, 4, 5) dit que l'aspersion se faisait une fois seulement en haut et sept fois en bas.
[233]
Le verset (L�vitique, XVI, 18) dit : � l�autel qui est en face de l'�ternel �. La Mishna de Yoma (V, 5) explique aussi que ces mots d�signent l'autel d'or.
[234]
Le verset (L�vitique, XVI, 25) dit seulement que le grand-pr�tre faisait fumer les graisses du hattat sur l'autel. L'�num�ration est emprunt�e � L�vitique, IV, 8-10.
[235]
L�vitique, XXIII, 34.
[236]
Jos�phe parait faire de l'obligation de construire des tentes une prescription momentan�e et omettre ainsi le verset du L�vitique (XXIII, 42). D'apr�s ce qu'il dit plus loin et ce qu'il dit ailleurs de la f�te de la sc�nop�gie ou construction des tentes (Antiquit�s, VIII, � 100), l'on voit que la r�daction est ici inexacte. Selon le Midrash (Tanhouma sur le m�me verset), Mo�se aurait aussi ordonn� aux Isra�lites dans le d�sert de construire des tentes pour s'abriter contre le froid.
[237]
L�vitique, XXIII, 40. Jos�phe est conforme a la tradition (Soukka, 32 b), qui explique l'h�breu anaf �� abot par haddas = myrte. Les LXX sont moins exacts.
[238]
La tradition appelle ce fruit, - d�sign� vaguement dans l��criture -, etrog, qu'on traduit par c�drat, sorte de citron. Le bouquet form� des quatre esp�ces devait �tre port� dans la main, selon l'opinion des Pharisiens, qui est celle de Jos�phe ; selon les Sadduc�ens, il servait � orner la tente (v. Graetz, Geschitche der Juden, III, note 10).
[239]
Nombres, XXIX, 13.
[240]
L�vitique, XXIII, 36 ; Nombres, XXIX, 35. En h�breu, a��ret = cl�ture ou arr�t
[241]
L�vitique, XXIII, 5
[242]
C'est-�-dire par groupes d'au moins dix personnes, selon la tradition (haboura). Voir Pesahim, 91 a. Jos�phe donne lui-m�me des d�tails conformes � la tradition (Pesahim, V, 1) dans le Bellum, VI, 9, 3, � 423.
[243]
L�vitique, XXIII, 5 ; Nombres, XVIII, 17.
[244]
Il ne faut pas conclure de ce passage que Jos�phe ait cru que l'obligation de se nourrir d'azymes ne s'applique pas au 14 Nisan, car il a dit pr�c�demment que la f�te des azymes durait huit jours. Ici, d'ailleurs, il insiste surtout sur la c�r�monie de l'agneau pascal, qui a lieu le 14, d�j� avant la nuit, tandis que la f�te proprement dite des azymes ne commence que le soir, qui compte, au surplus, avec le jour suivant.
[245]
L�vitique, XXIII, 9.
[246]
Jos�phe est d'accord avec la tradition pharisienne pour la date de l'offrande de l'�mer d'orge. Selon lui, les mots obscurs des versets du L�vitique (XXIII, 11, 15) : � le lendemain du sabbat � doivent s'entendre du lendemain du premier jour de f�te. Les Sadduc�ens, au contraire (voir la discussion dans Menahot, 65 a, sqq.), estimaient qu'il fallait prendre ces mots � la lettre, de sorte que l'offrande de l'�mer avait lieu toujours un dimanche, de m�me que la f�te de Schabouot, qui survient cinquante jours apr�s ; opinion adopt�e ou conserv�e plus tard par les Juifs Cara�tes. Philon (II, M.. p. 294) est d'accord avec Jos�phe et la Halacha; il emploie �galement le m�me mot pour l'orge.
[247]
La Mishna de Menahot (VI, 8) compte seulement cinq esp�ces de c�r�ales dont il n'est pas permis d'user avant P�que.
[248]
Ce n'est pas l'�criture, mais la tradition qui �tablit qu'on offrait de l'orge (voir Menahot, 84 a). La mani�re de pr�parer l'�mer est indiqu�e dans la Mishna de Menahot, VI, 4.
[249]
= �mer.
[250]
Conforme � Menahot, VI, 8.
[251]
L�vitique, XXIII, 15 ; Nombres, XXVIII, 26.
[252]
Asartha est le mot aram�en a�arta = h�b. ac�ret, par lequel on d�signe dans la litt�rature post-biblique la f�te de la Pentec�te.
[253]
D'apr�s la Mishna de Menahot (XI, 9), les deux pains faits la veille de la f�te ne pouvaient durer que ces deux jours, � moins que la f�te ne survint le lendemain d'un samedi : en ce cas, les pains duraient trois jours.
[254]
Jos�phe parait avoir additionn� � peu pr�s les donn�es divergentes des deux passages du L�vitique et des Nombres relatifs aux sacrifices de la Pentec�te. Le L�vitique �num�re sept agneaux, un b�uf, deux b�liers, un bouc expiatoire, et deux agneaux d'actions de gr�ces. Les Nombres ont sept agneaux, deux b�ufs, un b�lier, un bouc expiatoire. Jos�phe signale d'abord les deux agneaux qui finissent la premi�re liste comme sacrifice sp�cial de la f�te concurremment avec les pains ; puis il additionne les agneaux des deux listes, ainsi que les b�ufs (ou les veaux) et les boucs expiatoires ; il ne garde que les deux b�liers du L�vitique. C'est ainsi qu'il r�sout la difficult� qui na�t de la comparaison de ces deux passages du Pentateuque. Le syst�me de Jos�phe est, d'ailleurs, parfaitement d'accord avec celui de R. Akiba (Menahot, 45 b), qui discute contradictoirement avec R. Tarfon (Tanna�m du commencement du IIe si�cle) sur nos deux textes et qui admet que les sacrifices �num�r�s dans le L�vitique sont prescrits comme accompagnement aux deux pains, tandis que ceux des Nombres sont additionnels (mousafim) et, par cons�quent, ind�pendants des premiers.
[255]
L�vitique, XXIV, 5.
[256]
C'est ce que la Halacha (Menahot, IV, 6) nomme havit� kohen gad�l.
[257]
Le Sifra (sur L�vitique, VI, 14) explique le mot h�breu du verset comme s'il y avait � elle sera bouillie � : il semble r�sulter de l�, contrairement � Jos�phe, que le g�teau en question se cuisait longtemps et devait avoir plut�t une consistance molle.
[258]
Nombres, III, 5.
[259]
L�vitique, XI, 1 ; Deut�ronome, XIV, 3.
[260]
L�vitique, XVII, 10.
[261]
L�vitique, XI, 39.
[262]
L�vitique, VII, 22.
[263]
L�vitique, XIII-XV. Mais, dans le texte, il n'est nullement question de chasser de la ville ou de leur maison les femmes menstruelles.
[264]
Nombres, XIX, 14 ; XXI, 19 ; cf. C. Apion, II, 28. Cette prescription n'est pas dans le premier des passages bibliques indiqu�s, o� on l'attendrait plut�t ; elle est promulgu�e incidemment, quand les Isra�lites reviennent de leur campagne contre les Madianites. Mo�se dit � ceux qui ont vers� le sang et touch� des cadavres : � Et vous, demeurez hors du camp pendant sept jours �. C�est de ces mots que la Halacha tire la r�gle g�n�rale (Sifr� sur Nombres, XIX, 14). Jos�phe est conforme � la tradition.
[265]
L�vitique, XV, 16.
[266]
Cf. Nombres, XII, 12 : dans ce passage, Aaron dit � Mo�se que sa s�ur, frapp�e de l�pre, est comme une morte. Sur la l�gislation des l�preux, cf. K�lim, I, 7-8.
[267]
Allusion aux �crivains comme Man�thon, qui publiaient sur les origines des Juifs des relations injurieuses. Voir, d'ailleurs, le C. Apion, I, � 287, o� Jos�phe prend Man�thon directement � parti sur cette m�me question.
[268]
L�vitique, XII, 2.
[269]
Nombres, V, 12
[270]
Selon la tradition (Sota, III, 1), cette offrande avait lieu apr�s la c�r�monie d�crite plus loin ; mais on sait qu'� l'�poque de Jos�phe, toute cette proc�dure �tait abolie (Tosefta de Sota, �d. Zuckermandel, p. 320). Sur la date de l'abolition, cf. M. Olitzki, Fl. Josephus und die Halacha, p. 22, note 27.  
[271]
Le mot utilis� par Jos�phe est cit�, au contraire, dans la Mischna de Sota (II, 4) comme un des objets sur lesquels on ne doit point �crire. La confusion faite par Jos�phe peut s'expliquer par cette circonstance que la proc�dure n'�tait plus usit�e de son temps. Selon la Halacha, il fallait un rouleau de parchemin (meguilla) ; on n'y �crivait pas uniquement le nom de Dieu, comme le d�clare Jos�phe, mais bien les phrases m�me de l'impr�cation ; voir Sota, II, 3.
[272]
La Bible dit seulement (Nombres, V, 28) que la femme justifi�e aura une prosp�rit�. Le Sifr� (ad loc.) rapporte une discussion entre R. Akiba et R. Isma�l (commencement du IIe si�cle) : selon le premier, le verset signifierait que m�me la femme jusque l� st�rile deviendra f�conde ; le second explique que si elle avait eu jusque-l� un enfantement laborieux, dor�navant elle enfantera ais�ment et que si elle n'avait eu pr�c�demment que des filles, elle aura d�sormais des enfants m�les.
[273]
L�vitique, XI, 40 ; Deut�ronome, XXII, 22.
[274]
L�vitique, XXI, 7 ; cf. C. Apion, I, 7.
[275]
Si le texte est exact, Jos�phe ici ajoute quelque chose aux prescriptions de l'�criture, qui d�fend aux pr�tres d��pouser trois sortes de femmes : zona (prostitu�e), halala (femme indigne, n�e d'une union illicite, comme l'explique la tradition, Kiddouschin, 77 a) et la guerouscha (femme r�pudi�e) ; voir l�-dessus les notes suivantes. Pour l'esclave (cf. Antiquit�s, liv. IV, VII, 23, o� l'interdiction est appliqu�e m�me aux la�ques), la tradition en parle dans Yebamot, 61 a : � Le pr�tre ne peut �pouser ni une esclave, ni une affranchie �. Quant � la prisonni�re de guerre, la Mishna de Ketoubot (II, 9) dit que les femmes de pr�tres qui se sont trouv�es dans une ville conquise par l'ennemi ne peuvent plus reprendre la vie conjugale avec leurs maris, � moins de prouver qu'elles sont rest�es pures. Jos�phe lui-m�me donne de plus amples d�tails sur ces interdictions dans le C. Apion, I, 7, � 30 et suivants ; cf. aussi Antiquit�s, liv. XIII, 10, 5 fin (histoire de Jean Hyrcan).
[276]
On a beaucoup comment� Ces mots singuliers et qui r�pondent malais�ment � la zona ou � la halala de l'�criture. Il faut croire qu'� l'�poque de Jos�phe le m�tier d'h�teli�re �tait mal fam�. Chose remarquable, on trouve dans les Targoumim le mot pandokita, h�teli�re, comme traduction de l'h�breu zona (cf. L�vitique, Chaldaisches W�rtenbuch, 11, 272 : ex. Juges, XI, 1 ; I Rois, III, 16 ; Ez�chiel, XXIII, 44). Cette traduction suppose sans doute dans le mot zona la racine zoun, qui signifie nourrir. Un passage de Jos�phe viendrait � l'appui de cette observation : au livre V, I, 2, les explorateurs envoy�s par Josu� s'en vont chez une femme, nomm�e Rachab, qui est repr�sent�e comme une aubergiste ; or la Bible l'appelle pr�cis�ment zona (Josu�, II, 1). - Le mot grec employ� par Jos�phe parait correspondre � l'h�breu halala.
[277]
Voir livre IV, VIII, 23 et note.
[278]
L�vitique, XXI, 10.
[279]
C'est-�-dire ne la point r�pudier, ou bien veiller sur ses m�urs, si la le�on est exacte ; mais ces mots ont paru, non sans raison, un peu �tranges, et Mangey (II, p. 212, n, i) a ing�nieusement propos� de lire : � une femme de sa tribu �, c'est-�-dire de souche sacerdotale, ce qui concorderait avec le passage du texte de Philon � non seulement une vierge, mais une pr�tresse issue de pr�tres �. Cette le�on parait cependant devoir �tre �cart�e, car la tradition (Sifra sur L�vitique, XXI, 14; Yebamot, VI, 4 ; 77 b) admet que le grand-pr�tre peut �pouser une la�que ; or Jos�phe, issu d'une famille pontificale, devait �tre renseign� sur ce point. D'ailleurs, il dit lui-m�me, dans le C. Apion, I, 7. � 31 : � il doit prendre une femme de sa nation �, ce qui ne veut pas dire de souche pontificale. En revanche, le mot grec employ�, s'il voulait dire une simple Isra�lite, serait impropre. Voir, pour plus de d�tails, Gr�nebaum, Die Priestergesetze bei Fl. Josephus, Halle, 1887, p. 26 sqq.  
[280]
L�vitique, XXI, 2.
[281]
Ibid., 17 ; cf. Bellum, V, 5-7, et C. Apion, I, 31.  
[282]
Le Sifra sur L�vitique, VI, 1, d�duit de m�me des mots du verset : � tout m�le parmi les fils d'Aaron en consommera � que ce privil�ge s'�tend m�me aux pr�tres afflig�s de d�fauts corporels qui les rendraient, d'ailleurs, impropres au minist�re sacr�. Cela ressort, d'autre part, de L�vitique, XXI, 22. Cf. Mishna de Zebahim, XII, 1 ; Philon, De Monarchia, II, 13.
[283]
L�vitique, X, 9 ; XXII, 17-26. La tradition (Keritot, 13 b), interpr�tant le verset L�vitique, X, 9, explique que le vin n'�tait pas d�fendu d'une fa�on absolue ; elle fixe la quantit� minima susceptible d'entra�ner l'�bri�t�. Les mots grecs employ�s par Jos�phe doivent pas �tre pris sans doute tout � fait � la lettre ; ils signifient vraisemblablement � tant que le pr�tre est de service � ; car il avait le droit de porter les v�tements sacerdotaux m�me en dehors du temple.
[284]
L�vitique, XXV, 1.
[285]
Jos�phe commet l� une inexactitude. Le Jubil� avait pour effet de rendre les propri�t�s aux possesseurs primitifs et d'�manciper les esclaves, mais nullement d'abolir les dettes ; c'est l'ann�e de la Schemita (7e ann�e) qui a seule ce privil�ge, comme l'explique le Sifr� (97 b). L'erreur de Jos�phe s'explique peut-�tre par cette circonstance qu'� son �poque l'annulation des dettes ne se pratiquait plus, gr�ce � l'institution du prosbol, invent� par Hillel pour tourner une loi qui favorisait des abus (voir Schebiit, X, 3).
[286]
Cf. livre IV, VIII, 28.
[287]
Le mot yobel est assez obscur ; on le traduit g�n�ralement par � cor � ou � trompette au son retentissant � ; quelle que soit l'origine du mot, il ne peut signifier � libert� � ; c'est le mot deror du m�me verset (L�vitique, XXV, 10) qui a ce sens ; c'est sans doute ce qui a sugg�r� � Jos�phe de traduire ainsi yobel. Philon (De Decalogo, 30, II, M., p. 207) appelle le Jubil� : � r�tablissement �, ce qui fait penser � la racine h�bra�que qui, au hiphil, signifie � ramener, rapporter �. Les LXX traduisent yobel par � signal (donn� par la trompette) �.
[288]
L�vitique, XXV, 14.
[289]
Nombres, I, 1.
[290]
Comme plus haut (VIII, 2), Jos�phe donne un chiffre un peu diff�rent de celui des Nombres, qui est 503.550 (I, 46). Les LXX sont conformes � l'h�breu.
[291]
Nombres, II, 1.
[292]
Ibid. III, 39.
[293]
Le texte n'est pas s�r, certains mss. donnent 22.880. En tout cas, Jos�phe s��carte beaucoup de l'�criture, qui donne le chiffre de 22.000. On ne voit pas d'o� Jos�phe peut tirer le chiffre de 23.880. Les LXX sont conformes � l'h�breu.
[294]
Nombres, IX, 18.
[295]
Nombres, X, 1.
[296]
Ibid. 10.
[297]
L'�criture ne parle pas en particulier du sabbat. Mais le Sifr� (sur Nombres, X, 10) explique que les mots : � En vos jours de r�jouissance et vos �poques f�ri�es � d�signent particuli�rement le sabbat.
[298]
Nombres, IX, 1.
[299]
Nombres, XI, 4.
[300]
Ce nom, qui doit �tre la transcription de l'h�breu rappelle plut�t par les consonnes un autre nom propre h�breu, qui d�signe dans la Bible un homme (Gen�se, X, 26), mais a �t� appliqu� ensuite � une localit� en Arabie.
[301]
Dans la Bible, c'est Mo�se qui tient ce langage sceptique et � Dieu lui-m�me (Nombres, XI, 21, 22), et la litt�rature midraschique ne se fait pas faute de l'en bl�mer ; on voit encore ici un exemple de la mani�re dont Jos�phe alt�re ce qui peut para�tre d�favorable � son personnage.
[302]
Nombres, XI, 31.
[303]
En h�breu : kibrot hattaawa. Les LXX ont la m�me traduction que Jos�phe.
[304]
Nombres, XIII, 1.
[305]
En h�breu : Pharan (Nombres, XII, 16).
[306]
Nombres, XIII, 27.
[307]
Ce d�tail ne se lit pas dans l'Ecriture.
[308]
Nombres, XIV, 1.
[309]
Nombres, XIV, 6.
[310]
Nombres, XIV, 11.
[311]
Ibid. 33.
[312]
Il s'agit ici d'Isma�l ben Phiabi, dont Jos�phe reparlera plus loin (Antiquit�s, XVIII, 2, 2 ; XX, 8, 8) et qui fut grand-pr�tre, en effet, peu avant la guerre, de 59 � 61 environ. C'est par erreur, sans doute, que Jos�phe place ce pontificat sous Claude, mort en 54. Quelques auteurs, ne pouvant croire � cette m�prise de Jos�phe, supposent qu'il y eut un autre Isma�l, grand-pr�tre au temps de Claude, apr�s Elionaios (44) ou qu'Isma�l n'est autre qu'Elionaios. Mais, outre que Jos�phe ne conna�t rien de pareil, lui qui est si bien inform� sur la succession des grands-pr�tres, il dit nettement que cette famine se produisit � peu de temps avant la guerre � : cet Isma�l est donc n�cessairement Isma�l ben Phiabi. La Mishna et le Talmud repr�sentent ce grand-pr�tre comme un personnage tr�s pieux (Mishna de Sota, IX, 15 ; Para, III, 5 ; Pesahim, 57 a, en bas).
[313]
Cette donn�e ne concorde pas avec ce que dit Jos�phe plus loin (Antiquit�s, XV, 9, 2) : d'apr�s ce passage, un cor valait dix m�dimnes attiques.

 

 

 

 

 

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